Il y a 72 ans que le parlement français adoptait, à l’initiative du député Félix Houphouët-Boigny, la loi n°46-645 du 11 avril 1946.
La Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix a organisé, lundi, une conférence publique sur l’abolition du travail forcé, à l’Université de Cocody. Le Pr. Jean Noël Loukou, secrétaire général de la Fondation Félix houphouët-Boigny, évoquant l’objet de la conférence publique, a indiqué que la date de cette cérémonie, le 30 avril, coïncide avec la reconnaissance officielle du Pdci-rda, créé le 9 avril 1946.
«Cela fait, aujourd’hui, jour pour jour, 72 ans que le Pdci-Rda, parti de la lutte anti-coloniale et du nationalisme ivoirien, existe légalement», a-t-il rappelé. Le président du réseau des cadres du « Pdci-Rda, Notre Héritage», Léandre Djedry, a insisté sur le fait qu’il ne soit Rhdp, mais un Pdci-rda pur et dur. Il conduisait une petite délégation de ce mouvement politique, dont l’une des actions d’éclat a été l’organisation de la cérémonie d’hommage à Henri Konan Bédié, le 10 mars 2018, à Yamoussoukro.
Les initiateurs de la cérémonie sont revenus sur le plaidoyer de Félix Houphouët Boigny qui a conduit à l’abolition du travail forcé. En outre, il y a 72 ans que le parlement français adoptait, à l’initiative du député Félix Houphouët-Boigny, la loi n°46-645 du 11 avril 1946. Sa suppression a été «l’occasion de prouver au monde que la France des droits de l’homme et du citoyen, la France de l’abolition de l’esclavage, reste toujours égale à elle-même et ne saurait contester, ni limiter la liberté d’aucun des peuples vivant sous son drapeau ».
Pour les assujettis à cette servitude et ceux chargés de l’appliquer, cet acte signifiera, « la libération de la servitude et de la peur, la fin d’un long cauchemar et d’une époque faite de vexations, d’humiliations, de souffrances, de larmes et de deuils ».son plaidoyer s’est poursuivi par une note très émouvante quand il évoque son expérience de chef.
Pour comprendre le soulagement que pouvait éprouver alors, « le défenseur de ceux qui gémissent par milliers sur les routes, devant les gardes porteurs de chicottes, sur les plantations ou dans les coupes de bois, arrachés à leur foyer, à leur propriété, il faut avoir vu ces travailleurs usés, squelettiques, couverts de plaies, dans les ambulances ou sur les chantiers, il faut avoir vu ces milliers d’hommes rassemblés pour le recrutement, tremblant de tout leur corps au passage du médecin chargé de la visite, il faut avoir assisté à ces fuites éperdues devant les chefs de village ou de canton vers la brousse, il faut avoir lu dans les yeux de ces planteurs obligés d’abandonner leurs propriétés pour un salaire de famine, il faut avoir vu ces théories d’hommes, de femmes, de filles, défiler silencieux, le front plissé, le long des chemins qui mènent au chantier, il faut avoir vu les transitaires, ces négriers modernes les entasser dans les fourgons comme des animaux, il faut avoir vécu, comme chef, ces scènes poignantes, déchirantes, de vieilles femmes vous réclamant leur fils, leur unique soutien, des orphelins leur père nourricier, des femmes chargées d’enfants leur homme, leur seul moyen d’existence…
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