Pascal Affi N'Guessan, à la tête d'une frange du Front populaire ivoirien (FPI) a accusé Aboudramane Sangaré, leader de l'aile du parti fidèle à Laurent Gbagbo, de causer « un grave préjudice politique au FPI », dans une lettre rendue publique ce mardi. Le camp d'Aboudramane Sangaré a fait savoir qu'il ne lui répondrait pas.
Des accusations et « une mise en garde » : dans une lettre datée du 15 mars et rendue publique mardi 21 mars, Pascal Affi N’Guessan a dénoncé le « grave préjudice politique » porté au FPI par les « activités dissidentes » de son rival Aboudramane Sangaré.
« Depuis plusieurs mois, usant de titres et fonctions qu’aucune instance du Front Populaire Ivoirien (FPI) ne t’a attribués, tu mènes des activités dissidentes […] qui portent gravement atteinte […] à l’image du parti, et qui causent en conséquence un grave préjudice politique au FPI », déplore Pascal Affi N’Guessan. Il est à la tête d’une frange du parti en rupture avec celle menée par Aboudramane Sangaré et ses partisans, fidèles à Laurent Gbagbo, actuellement jugé à la Cour pénale internationale de La Haye.
« Je te demande de mettre fin à ces agissements »
« C’est pourquoi je te demande encore une fois de mettre définitivement fin à ces agissements qui ne peuvent conduire nulle part sinon […] à mettre en péril l’existence même du FPI », ajoute Pascal Affi N’Guessan avant d’appeler son adversaire à « l’unité et à la cohésion ».
« C’est une mise en garde pour lui dire de faire attention car 2020 (année de la prochaine élection présidentielle, NDLR) est dans tous les esprits », décrypte Konaté Navigué, 42 ans, patron de la jeunesse du Front populaire ivoirien et partisan de Pascal Affi N’Guessan. « Le bateau du FPI est en train de tanguer, mais si nous y allons ensemble, nous pouvons l’emporter », précise-t-il.
Fin de non-recevoir
Une lettre à laquelle ne répondra pas Aboudramane Sangaré, a fait savoir ce jeudi son entourage. « Il n’y aura pas de réponse d’Aboudramane Sangaré, car Monsieur Affi N’Guessan se prévaut d’une qualité que nous ne lui reconnaissons pas, nous l’avons exclu du FPI », tranche Boubakar Koné, porte-parole du FPI tendance Aboudramane Sangaré.
« Cette lettre est une injure aux militants du parti », ajoute l’ancien diplomate, déplorant le « ton arrogant et les menaces » de cette missive, dernière illustration de la désunion minant le parti.
Source: Jeune Afrique
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