COMMUNIQUÉ DU PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
PRES LE POLE PENAL ECONOMIQUE ET FINANCIER
Le 25 avril 2024, l’Union des Villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI) dans
une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux, a dénoncé « l’arrestation
sans ménagement de GAH Arsène…sans tenir compte de la présomption d’innocence
» et fustigé «la facilité avec laquelle le maire, autorité de police
judiciaire locale, a été arrêté ».
Le Procureur de la République informe que le 29 novembre 2017, K. C, un opérateur économique (Directeur Général de
société) a saisi le Directeur de la Police Économique et Financière d'une
plainte contre la Société GG Ivoire Invest et monsieur GAH Yemonli Arsène Roger,
représentant légal de ladite société, pour des faits d'escroquerie portant sur
la somme d'un milliard trois cent trente-six millions neuf cent trente-sept
mille quatre-vingt-quatre (1.336.937.084) francs CFA.
Le 17 septembre 2019,
monsieur GAH Yemonli Arsène Roger, qui s’est présenté en qualité d’opérateur
économique, a été inculpé par le Juge d’Instruction et placé sous contrôle
judiciaire, avec pour obligations de déposer son passeport au Greffe, de se
présenter au Cabinet du juge d’Instruction périodiquement et de ne pas sortir
du territoire de la République.
La procédure suivant son cours, le
sieur GAH Yemonli Arsène Roger n’a pas répondu aux différentes convocations du
Juge d’Instruction.
Face à cette attitude de monsieur GAH
Yemonli Arsène, visant manifestement à empêcher la bonne marche de l’information
judiciaire, le juge d’Instruction a décerné à son encontre un mandat d’arrêt du
24 août 2022.
En exécution dudit mandat, monsieur GAH
Yemonli Arsène a été interpellé le 22 avril 2024 à l’Aéroport Felix-Boigny d’Abidjan,
alors qu’il tentait de sortir du territoire national avec son passeport de
service, en violation de l’interdiction qui lui en avait été faite.
Pour s’être ainsi soustrait
volontairement à ses obligations, le juge d’Instruction l’a interrogé, puis
a révoqué son contrôle judiciaire du 17 septembre 2019, et a décidé de le placer
sous mandat de dépôt, en application des dispositions de l’article 160 du code
de procédure pénale.
Le Procureur de la République tient à
indiquer qu’il ne s’agit nullement d’une violation de la présomption d’innocence
de l’inculpé mais d’une application stricte de la loi pénale.
Le Procureur de la République rappelle enfin
que l’immixtion des autorités administratives dans l’exercice du pouvoir
judiciaire constitue une infraction pénale aux termes des dispositions des
articles 253-3° du code pénal, assortie d’une peine d’emprisonnement de six
mois (06) à trois ans (03).
Fait à Abidjan, le 26 avril 2024
LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
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