Le secrétaire général des Nations-Unies a demandé encore une fois aux autorités maliennes de libérer les soldats ivoiriens détenus depuis juillet dernier.
L'Organisation des Nations unies met à nouveau la pression sur le pouvoir de Bamako sur la question des soldats ivoiriens détenus au Mali.
L'Onu réaffirme sa position exprimée en septembre dernier par le secrétariat des Nations-Unies sur le sujet qui installe la tension les relations diplomatiques entre les autorités ivoiriennes et leurs homologues maliennes.
Face aux journalistes, à l'occasion de sa conférence de presse de fin d'année à New-York, lundi 19 décembre 2022, le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a réclamé de nouveau la libération des 46 militaires accusés de « mercenariat » par la junte malienne. « Il faut régler le problème des ivoiriens qui sont détenus au Mali », martèle-t-il.
Pour Guterres, le fait que l'arrivée à Bamako de ces soldats soit entachée de « quelques irrégularités bureaucratiques » ne pourrait expliquer « qu'ils soient en détention ». « Il faut qu'ils reviennent chez eux le plus rapidement possible ».
Cette nouvelle sortie d'Antonio Guterres intervient quelques jours après le 62ème sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) tenu à Abuja, et au sortir duquel, il a été encore une fois demandé aux autorités maliennes de lâcher du lest dans cette affaire au risque de s'exposer à de nouvelles sanctions.
Abidjan parle de « chantage »
Le président de la Commission de la Cédéao, le Gambien Omar Touray a déclaré que le Mali avait jusqu'à janvier 2023 pour se soumettre aux exigences de l'organisation communautaire. À cet effet, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey a discrètement effectué un déplacement à Bamako et s'est entretenu avec le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta.
En juillet dernier, 49 soldats ivoiriens ont été interpellés à l'aéroport international Modibo Keita Bamako-Sénou. Ils sont dans la foulée accusés d'être des « mercenaires » dont le dessein serait de déstabiliser la transition en cours au Mali depuis mai 2021.
Les autorités ivoiriennes ont immédiatement réagi, affirmant que les militaires en question sont inscrits dans l'effectif de l'armée et se trouvaient au Mali dans le cadre d'un mécanisme de l'Onu autorisant les appuis aux casques bleus, appelés NSE (Éléments nationaux de soutien).
Sur demande de Bamako, le président togolais, Faure Gnassingbé s'est impliqué pour un dénouement heureux de cette crise entre Bamako et Abidjan. Il a obtenu début septembre la libération de trois soldats, précisément les trois femmes du groupe.
Mais au cours d'une audience accordée, quelques jours après, à Geoffrey Onyeama, ministre nigérian des Affaires étrangères, le colonel Assimi Goita a exigé à Abidjan l'extradition de personnalités maliennes poursuivies par la justice de leur pays.
Ce que la Côte d'Ivoire a qualifié de « prise d'otage » et de « chantage » avant de saisir la Cédéao pour un arbitrage.
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