Après l’an 1 du procès Gbagbo : Dr. Boga Sako parle aux pro-Gbagbo et prédit un avenir sombre à Sarkozy

28 janvier 2016 - vendredi 9 décembre 2016, c’est le temps qu’a duré le procès de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé à la Cour Pénale internationale (CPI), en tout cas cette année où il a démarré. Ce vendredi, le procès a été suspendu pour sa reprise en 2017.

Très actif pour la libération des accusés ivoiriens, Dr. Gervais Boga Sako, président du Fidhop, s’est prononcé sur cette première partie du procès et indiqué ce qu’il devrait en devenir. C’est au cours d’un entretien via les réseaux sociaux. Voici son ressenti sur cette actualité.

 Le procès Gbagbo pour 2016, c'est fini. Quelle analyse ou leçon tirez-vous?

On voit bien que la CPI n'a eu de cesse de s'embourber et de se ridiculiser. Du 28 janvier à ce jour, le bilan que l'on puisse faire, c'est que les principaux témoins à charge de la procureure, pour ne pas dire tous, se sont tous plantés. Même celui qu'on aurait pu craindre, le fameux porte-parole du Rdr, M. Joël N'guessan s'est fourvoyé ; en condamnant même les siens. Et puis, au fur et à mesure de l'évolution du procès, ces témoins ont révélé les machinations et corruptions par le bureau du procureur. Sans négliger le volte-face honteux du Chef de l'Etat ivoirien de ne plus traduire ses rebelles devant cette Cour. Et la valse des retraits de la CPI... Toutes choses qui militent pour la libération du Président Laurent Gbagbo.

Parlant de la libération, la pétition pour laquelle de l'énergie a été déployée, a été rejetée par la CPI!

Une cour de justice qui rejette une pétition, c'est ce qui est normal. C'est le contraire qui eût été surprenant. En faisant les campagnes pour la collecte des signatures, en ma qualité de Coordonnateur de la Pétition internationale pour la libération du PR Laurent Gbagbo en Italie, on a expliqué partout qu'une pétition n'a pas une portée juridique, mais plutôt politique ou sociale. Sachez que le dossier du Président Gbagbo est plutôt politique que juridique. C'est un procès politique auquel nous assistons ; c'est tout. Dès lors, c'est en exerçant des pressions d'ordre politique, notamment sur le l'ONU que la libération du Président Laurent Gbagbo sera accélérée. Et c'est l'objet de cette pétition. Les résultats de plus de vingt-cinq millions de signatures vont donc être brandis partout où besoin sera, afin que le monde entier, qui suit le procès, sache réellement ce qui s'est passé dans notre pays, fin 2010 au 11 avril 2011 et jusqu'à la dictature qui se vit actuellement.

Tout ça, juste pour une satisfaction morale ?

Mais non ! Ces signatures contredisent les mensonges distillés dans le monde entier par les médias occidentaux, français notamment, et sur l'homme Laurent Gbagbo et sur la fameuse crise de 2010. Cher ami, personne ne pourrait engager son honneur, par sa signature, pour demander la libération d'un dictateur, d'un criminel. M. Laurent Gbagbo est trop loin de ce triste et sombre tableau qu'on a peint sur lui. Au contraire, il est le vrai vainqueur de la présidentielle d'octobre 2010 ; de façon très démocratique.

Puisque M. Ouattara et ses rebelles ont triché et bourré les urnes dans le Nord du pays ; c'est ce que le Conseil Constitutionnel a justement sanctionné. Bref, ces signatures constituent le meilleur plaidoyer pour le président Gbagbo et Charles Blé Goudé. Beaucoup plus concret, plus engageant que des marches ou des sit-in ou des conférences.

Et parmi les pétitionnaires, on compte des personnalités des mondes politiques, artistiques, ou culturels, d'Afrique, d'Europe et d'Amérique. C'est tout ce monde-là qui s'adresse à la communauté internationale. Enfin, ces signatures sont aussi une mise en garde à la CPI. Le message est le suivant : « si vous condamnez M. Laurent Gbagbo, vous aurez affaire à plus de vingt-cinq millions de soutiens à travers le monde ! »

Ceci dit, comment entrevoyez-vous la suite du procès qui reprend en février 2017?

L'issue ne peut qu'être heureuse pour le plus célèbre prisonnier international, après Nelson Mandela. Cependant, j'invite toujours les pro-Gbagbo à être réalistes. La communauté internationale a été induite gravement en erreur dans la crise post-électorale ivoirienne de 2010, par un seul homme : M. Nicolas Sarkozy. Il a été très déterminé et zélé à soutenir son ami Ouattara à accéder au pouvoir, il a fait massacrer des milliers de civils par l'armée française soutenant les rebelles pro-Ouattara ; agissant tous sous mandat de l'ONU, sous la Résolution 1975. Quelle supercherie ! Le mal étant fait et vu qu'ils ne pourront jamais réparer le mal qu'ils ont fait à la Côte d'Ivoire et aux Ivoiriens, ils vont certainement condamner le Président Laurent Gbagbo, à une peine équivalente à la durée de sa prise d'otage dans la prison de Scheveningen. Ce qui sous-entend sa libération immédiate. Telle est ma conviction profonde !

Seriez-vous tentez de demander des poursuites contre Sarkozy? 

M. Nicolas Sarkozy n'échappera pas à la justice ! Et le fait qu'il soit désormais et définitivement écarté de la vie politique en France, laisse maintenant la voie libre pour le déploiement de la justice contre lui. Et la FIDHOP s'associera à plusieurs autres ONGs afin de traduire cet ancien Chef d'État français devant la justice, parce qu'il a été trop porté sur les guerres dans la révolution des conflits dans le monde et particulièrement en Afrique, principalement en Lybie et en Côte d'Ivoire.