Il n'est pas à exclure qu'un kyste se forme au Pdci-Rda par les pro-Rhdp unifié, les prochaines semaines… Même si la probabilité de la création d'un nouveau parti politique du groupe de Duncan est quasi nulle, l'équilibre du parti pourrait prendre un sérieux coup, au regard au traitement, pour le moins humiliant, qui a été réservé, à ce Bureau politique, aux partisans du Rhdp unifié. A peine Henri Konan Bédié a ouvert les travaux que les hostilités ont commencé…
Des dignitaires et cadres de gros calibres, dont le Vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan ; le président du Conseil économique, social, environnemental et culturel, Charles Koffi Diby, celui du Sénat Jeannot-Ahoussou Kouadio, les ministres Kouassi Kobenan Adjoumani et autres Patrick Achi, Siandou Fofana, ont été pris pour cibles par des militants dans la salle. Ils se sont fait copieusement conspués lors de la réunion du Bureau politique de ce dimanche. Et ce, au nez et à la barbe du président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, qui présidait, en personne, cette réunion. Chaque fois que ces hauts cadres, selon des sources internes, prenaient la parole, pour exposer leurs idées et justifier la nécessité d'aller à un Rhdp unifié, ils ont été coupés par des cris de dérision, de sifflets et de railleries par certains cadres. Ceux-ci voulaient ainsi exprimer leur opposition aux idées qu'ils défendaient en huant de toute leur force, ces dignitaires du Pdci ostensiblement en faveur du Rhdp unifié en parti politique. Ils ont été invectivés aux cris de « vendus », « traîtres » par ces militants hostiles au Rhdp unifié. Certains manifestants, dans la salle, lançaient « ces cadres n'avaient rien à faire à cette réunion, vu qu'ils ont déjà choisi leur camp ».
Le mécontentement était si fort que certains ministres dont Amichia François et Jean Claude Kouassi, se sont abstenus de prendre la parole pour se mettre à l'abri de ce dégradant lynchage, voire ce déchaînement de colère. Tout s'est passé comme si c'était un scenario d'humiliation de ces hauts cadres, ouvertement en faveur du Rhdp unifié, qui avait été écrit à l'avance et mis en exécution.
Certains cadres et élus du parti, que nous avons interrogés hier lundi 18 juin 2018, en milieu de journée, pointent la responsabilité de Bédié. Ils accusent l’ancien chef de l’État d'avoir « réglé » ses comptes avec Duncan et les autres qui sont, aujourd'hui, pour lui, au Pdci, des poils à gratter.
Pour d’autres militants, Duncan et les autres ont été payés à la mesure des infidélités qu'ils font au Pdci-Rda. Mais, au-delà de tout, c'est l'équilibre même du Pdci-Rda, au sortir de ce Bureau politique, qui est en jeu, aujourd'hui. Il est à craindre une grosse tempête au Pdci. Si la probabilité que Duncan et autres sortent du Pdci pour créer un parti politique, à l'instar de Georges Djeni Kobinan en 1994, est mince voire inexistante, il n'est pas à exclure des opérations de sabotage en interne. Car, aujourd'hui, une ligne de démarcation claire entre les deux tendances est perceptible. Après le cinglant Non du Bureau politique au Rhdp unifié, qui marque leur défaite face aux anti-Rhdp unifié, ceux qui, au Pdci, ont ouvertement pris position en faveur de cette entité politique, ne déposeront pas les « armes ». Ils auront un choix difficile à opérer. Soit ils renoncent au Rhdp unifié, avec tous les risques de limogeage du gouvernement que cela comporte, soit ils restent au Pdci et de l’intérieur, ils font couler le navire. Une option très probable… Ou alors, sous la forme d'un courant politique ou individuellement, ils rejoignent la mouvance du Rhdp unifié, avec Alassane Ouattara pour sécuriser leur poste au gouvernement et à la tête des Institutions. Dans cette optique, le revers est qu'ils s'excluront, du coup, du Pdci. En tout état de cause, la stratégie qui semble la meilleure aussi bien pour eux que pour Ouattara, est qu'ils restent au Pdci…
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