En principe, les témoins de la Défense de Simone Gbagbo, poursuivie pour crimes contre l’humanité devaient commencer à comparaître à la barre à l’audience de ce jour comme annoncé la semaine dernière par le président de la cour d’assises. Aujourd’hui, les premiers témoins cités ont brillé de leur absence à l’audience au grand étonnement de la Cour. Il s’agit de Akossi, Tanon, Koné Boubacar, Siriki Traoré, Dogou Alain, Touré Sèkou, Koutouan Dogbo et de Koné Djakaridja.
Face à cette situation, le juge Boiqui Kouadjo a suspendu l’audience et a eu un entretien à hui clos avec les différentes parties qui prennent par au procès, la partie civile, le Parquet, la Défense qui a durée 3 heures. A la reprise, le Président du Tribunal s’est excusé auprès du public et a renvoyé l’audience à demain en espérant que les autres témoins conformément à son chronogramme seront présents. Boiqui Kouadjo a également précisé que les témoins qui étaient absents ce jour devront comparaître la semaine prochaine. En réalité il y a un blocage du procès lié à la non comparution des acteurs des faits que sont, Guillaume Soro, Ahoussou Kouadio Jeannot, Mangou Philippe, Kassaraté Tiapé Edouard, Charles Diby Koffi, Brindou M’Bia comme l’a signifié l’avocat principal de Simone Gbagbo à la presse.
«Nous discutons pour trouver une solution pour lever le problème qui se pose à nous tous. On a un vrai problème dans ce dossier, la comparution des acteurs des faits. Nous n’avons pas encore trouvé le bon habillage juridique pour qu’on voit comment ils comparaissent. Donc nous allons continuer à discuter demain et nous allons apprécier. Pour nous c’est capital, peu importe ce que la loi a prévu ou elle n’a pas prévu, » a expliqué maître Dadjé Rodrigue.
L’avocat précise que la Défense n’ira pas dans un procès ou les acteurs des faits n’ont pas été entendus. «Ça c’est clair. Pour nous c’est fondamental. Nous devons trouver des astuces pour voir comment ils comparaissent. Nous sommes ouverts à cela et nous sommes d’accords pour aller à la table de négociation pour trouver des astuces juridiques, »a-t-il mentionné. Maitre Rodrigue Dadjé a avoué que l’absence des témoins du jour est liée au « bras de fer » que le juge veut engager avec la Défense. «Nous ne nous connaissons pas dans le programme de passage du Juge. C’est parce que nous ne nous connaissons pas que personne n’est venu, » a-t-il soutenu.
La Défense estime que sa requête est légitime d’autant plus que les personnalités suscitées comme les acteurs des faits n’ont pas été entendues ni à l’enquête préliminaire, ni à l’instruction qui a duré quatre ans. Selon maitre Dadjé, si elles n’ont pas été entendues, il y a problème et ne comprend pas ce que la justice cache pour ne pas les entendre. «Aujourd’hui on essaie de rattraper la situation. Il n’est point question qu’on nous dise d’entendre nos témoins secondaires. Et si jamais les acteurs des faits ne viennent pas, » a-t-il insisté.
Les avocats de la Défense ne veulent pas prendre le risque de faire condamner leur cliente comme l’a indiqué Rodrigue Dadjé et demande au juge de faire usage de l’article 326 en faisant comparaitre de force, Guillaume Soro et autres. Demain l’audience reprendra certes, mais la Défense prévient qu’aucun de ses témoins cités à comparaitre ne sera présent dans la salle d’audience comme c’était le cas ce jour.
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