Le commandant Abehi est-il l’auteur du bombardement du marché d’Abobo, le 17 mars 2011, pendant la crise post-électorale en Côte d’Ivoire ? Les révélations du général Detoh Letoh portent à croire qu’il pourrait en être l’auteur. En effet, s’expliquant sur ledit bombardement à la question de la procureure Mme Park, Detoh qui fut le commandant des opérations d’Abidjan pour le compte des FDS, a cité une action solitaire du commandant Abehi qui pourrait avoir un lien avec le bombardement.
« Dans la nuit du 16 au 17 mars vers 23h, quelqu’un m’a appelé (un anonyme) et m’a demandé si j’entendais des coups de feu (Detoh habite pas loin d’Abobo). Je me suis mis à la terrasse j’entendais des tirs. J’ai appelé nos éléments qui sont à Samaké, ils m’ont dit qu’ils n’entendaient rien. J’ai appelé ceux qui sont au rond-point d’Abobo, ils m’ont dit qu’ils n’entendaient rien. J’ai appelé ceux qui étaient dans le camp commando, ils m’ont dit qu’ils n’entendaient rien. J’ai appelé le général (Mangou) pour lui rendre compte. Il m’a dit qu’Abehi a dit qu’il partait à Abobo pour nettoyer Abobo. Il lui aurait dit que s’il n’est pas encore parti, qu’il fasse demi-tour. J’ai appelé nos éléments qui sont devant l’Université Nanguy Abrogoua pour voir s’ils ont aperçu des mouvements. Ils m’ont dit qu’ils auraient vu le commando Abehi avec une colonne de véhicules aller vers Abobo… Le lendemain, nous avons appris que le marché d’Abobo a été bombardé. »
Detoh Letho a affirmé que le mortier de 120 mm qui aurait tiré sur le marché ne pouvait pas se faire depuis le camp commando d’Abobo, comme il est raconté. Car » techniquement ce n’est pas possible ». Selon lui, vu la portée de ce mortier et la proximité du marché avec le camp, la cible allait être ratée. Aussi, les étages dans les alentours sont un véritable obstacle à une telle manœuvre. Sur quelque piédestal et à quel endroit se seraient placés les gendarmes pour tirer ce mortier, il se demande. Le général n’est pas convaincu qu’il y ait eu vraiment tirs de mortier de 120 mm sur le marché, vu que le marché existe et n’a jamais été rasé. En plus, on aurait vu des trous que les obus allaient laisser, en tout cas des marques sur le sol. Mais jusqu’à ce jour, il n’y a rien vu.
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