Dans cette interview accordée à TV5, Charles Blé Goudé parle de sa situation d'acquitté pas complètement libre de ses mouvements et se prononce aussi sur l'actualité nationale.
Comment est-ce que vous vivez cette situation d’acquitté pas complètement libre de ses mouvements ?
Je suis en liberté sous conditions, ce qui est différent d’une liberté conditionnelle. Je suis acquitté comme vous venez de le dire. Comme tout être humain qui aimerait être parmi les siens, retrouver les siens, retrouver la liberté de ses mouvements. Parce qu’en réalité, ce sont les mouvements de mon corps que je retrouve, j’ai toujours gardé avec moi ma liberté de penser qui, pour moi, est l’essentiel. Je suis content d’être libre.
L’ancien président Gbagbo, votre co-accusé se trouve en Belgique. Vous, vous êtes toujours aux Pays-Bas. Tous les pays qui ont été sollicités ont refusé de vous accueuillir. Est-ce que vous avez enfin trouvé un pays d’accueil ?
Vous ne m’avez pas trouvé dans la rue. En tout cas, contrairement à ce qui circule comme information, je ne suis pas un Sdf et vous me voyez bien entouré. Vous me voyez bien recevoir les miens. Et tout cela, pour moi, ce n’est pas important. Le plus important, c’est l’avenir de ma nation. Le plus important, c’est que la Côte d’Ivoire retrouve sa paix. Je suis un individu et ma vie n’est pas plus importante que la vie des Ivoiriens. Des Ivoiriens sont morts. Beaucoup sont blessés moralement, physiquement. C’est cela le plus important pour moi. Je suis en vie. Je peux donc donner un qualificatif à ma vie, à tout moment. Et quand on est un leader, il y a certaines choses qu’on doit assumer. Ma personne n’est pas importante. Je vis, je pense que je peux évoluer à tout moment.
Parlant de la Côte d’Ivoire, vous venez de passer 5 années en détention. Vous avez eu le temps d’observer la situation politique de votre pays. Selon vous, est-ce que la Côte d’Ivoire a réussi à panser les plaies de la crise postélectorale de 2010-2011 ?
C’est vrai que j’ai été absent pendant 8 ans. Un an et demi en exil au Ghana, un an et demi en détention en isolement à la Dst en Côte d ‘Ivoire. Comme vous venez de le dire, 5 ans derrière les barreaux de la Cour pénale internationale. Mais j’essayais plus ou moins de m’informer. Les observateurs de la vie politique en Côte d’Ivoire s’accordent pour conclure, que la réconciliation n’est pas ce que tout le monde attendait après la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Pour moi, voyez-vous, les tensions sont encore vives. Il suffit d’une petite altercation entre deux individus et très vite, ça va glisser vers un conflit intercommunautaire. On l’a observé ces derniers temps à plusieurs reprises.
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