Abidjan, 20 octobre 2016 : Plusieurs militants et des leaders de l’opposition politique ivoirienne et membres d’une coalition dénommée « Front du refus » au projet de la nouvelle Constitution dont, monsieur Aboudrahamane SANGARE, le professeur Mamadou KOULIBALY de LIDER, madame Boni Claverie de l’URD, (Union Républicaine pour la Démocratie) et le député GNANGBO Kacou, candidat malheureux à la dernière élection présidentielle en Côte d’Ivoire, ont été interpellés par la police en début de matinée lors du rassemblement auquel ils avaient invité leurs partisans, au carrefour de l’indenié, entrée nord du Plateau (centre des affaires d’Abidjan).
Ce rassemblement selon les organisateurs, visait à entamer une marche de protestation contre le projet de référendum constitutionnel.
Ils auraient été relâchés quelques heures plus tard selon des informations relayées par la presse. La marche projetée, a été dispersée à coup de gaz lacrymogène.
Le 05 octobre 2016, une autre manifestation de l’opposition politique contre le même projet de constitution avait été interdite, M. Mamadou Koulibaly, président de LIDER, avait été interpellé avant d’être relâché.
« Le MIDH condamne avec fermeté ces entraves à répétition des autorités publiques à l’expression des libertés fondamentales, en particulier la liberté de réunion et de manifestation. Les libertés de réunion et de manifestation sont des droits constitutionnels aux termes des articles 10 et 11 de la constitution de 2000. Aucune restriction ne peut être apporté à ces droits, sauf le cas de menace grave de trouble à l‘ordre public, lorsque l’Etat ne dispose pas de moyens suffisants pour encadrer la manifestation » a déclaré le Président du Conseil d’Administration, maître DOUMBIA Yacouba.
Le MIDH se déclare fortement préoccupé par l’usage détourné du principe légitime de maintien et de préservation de l’ordre public comme prétexte pour réprimer l’opposition politique. Il invite instamment le gouvernement à prendre les dispositions idoines pour garantir l’expression libre des idées, des opinions ainsi que l’ensemble des libertés démocratiques individuelles et collectives.
Ces restrictions à ces libertés individuelles interviennent alors que la Côte d’Ivoire s’apprête à entamer une période de campagne électorale à l’occasion du référendum pour l’adoption d’une nouvelle constitution devant instituer la 3ème République.
Certaines formations politiques réunies au sein de l’alliance des forces démocratiques (AFD) dont le principal parti de l’opposition le front populaire ivoirien (FPI) ont appelé au boycott de ce scrutin référendaire.
D’autres partis notamment ceux qui avaient appelés à la marche du 20 Octobre 2016, militent pour le rejet du projet de constitution.
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