Les décisions du président français ont, à n'en point douter, des répercussions directes ou indirectes sur cette élection cruciale.
Destinataire de nombreux courriers d'Ivoiriens qui l'appelaient à se prononcer sur la candidature pour un 3e mandat d'Alassane Ouattara à la présidence ivoirienne, Emmanuel Macron avait répondu, le 1er septembre, par le truchement de son chef de cabinet, Brice Blondel.
« C’est bien volontiers que je vous aurais apporté une aide, mais le principe de souveraineté des États ne permet pas à la Présidence de la République française d’intervenir dans le dossier que vous évoquez », avait-il noté dans un courrier dont Afrique-sur7 avait reçu copie.
Trois jours plus tard, précisément le vendredi 4 septembre 2020, le président ivoirien sera reçu pour un déjeuner de travail par son homologue français à l'Élysée.
Selon des confidences de Jeune Afrique, au cours de cette rencontre, le Président Macron avait appelé son illustre hôte ivoirien à reporter l'élection présidentielle afin de favoriser la transmission générationnelle du pouvoir et permettre aux barons de la classe politique, notamment Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, de prendre leur retraite politique définitive. Mais le chef de l'Exécutif ivoirien a décliné la proposition de son homologue.
C'est dans le courant de ces tractations qu'Emmanuel Macron vient de rappeler discrètement l'ambassadeur de France accrédité en Côte d'Ivoire. Gilles Huberson est en effet accusé de violences sexistes et sexuelles.
Aussi, pour éviter que le scandale ne traine dans la presse locale et internationale, l'Élysée a bien voulu anticiper et prendre cette décision, alors que la Côte d'Ivoire aborde la dernière ligne droite d'un scrutin crucial qui ne saurait laisser la France macronnienne à l'écart.
De folles rumeurs faisaient état de l'imminente nomination de Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy.
Mais le confrère La Lettre du Continent précise que le choix du président français s'est finalement porté sur Jean-Christophe Belliard, ancien Ambassadeur de France en Éthiopie (2009 à 2012).
Mais l'interrogation qui taraude les esprits sur les bords de la lagune Ebrié est celle de savoir si le diplomate français aura du temps nécessaire pour mieux s'imprégner du dossier ivoirien à moins de deux mois de l'élection présidentielle.
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