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Politique

Côte d'Ivoire : Qui de Ouattara et Gbagbo est finalement le vrai boulanger de la politique ?

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Côte d'Ivoire : Qui de Ouattara et Gbagbo est finalement le vrai boulanger de la politique ?

Lorsqu’on parle de boulanger politique en Côte d’Ivoire, l’on fait allusion à Laurent Gbagbo. L’ex-chef d’Etat ivoirien en détention à la Cour Pénale Internationale a reçu ce sobriquet de ses adversaires qui le taxent d’avoir mélangé tous ceux qui font route avec lui, alliés comme adversaires, pour parvenir au pouvoir. Une de ses pratiques repose sur la maxime «  diviser pour mieux régner ».

« Quand on fait la politique, on vous donne des surnoms, et il vous faut toujours un surnom. Quand vous n'en avez pas, c'est que vous ne comptez pas et l'on ne fait pas attention à vous. Or moi, je suis heureux qu'on fasse attention à moi. Donc voyez, on m'a appelé boulanger, Si mes adversaires estiment que je les roule dans la farine, mais tant mieux pour moi. Parce que j'ai aussi mes rôles. Un homme politique, son rôle c'est de rouler ses adversaires dans la farine (rire)… », affirmait Laurent Gbagbo lors d’une conférence de presse, le 26 septembre à New York, selon le confrère Kongossa.fr.

Lors d’une interview avec Michel Dénisot en janvier 2011, en pleine crise post-électorale, Laurent Gbagbo justifiait son sobriquet de boulanger : « Ça c’est un signe de respect …Mitterrand on l’appelait dieu, Jacques Chirac on l’appelait  "Jacquou le croquant" .Quand vous faîtes la politique à un certain niveau, on vous donne des surnoms, si mes adversaires m’appellent le boulanger, c’est que je les roule tout le temps ».

Finalement, le boulanger a lui-même été roulé dans la farine et éjecté du pouvoir, bien plus de la Côte d’Ivoire par des supers boulangers. Car pour éjecter un boulanger, il faut être un expert boulanger. Après le coup d’Etat de 2002 qu’il a attribué à Ouattara et RDR, Laurent Gbagbo a eu en face de lui une coalition du RHDP composée de ses plus grands rivaux, dirait-on de ses victimes, le PDCI d’Henri Konan Bédié, le RDR d’Alassane Ouattara, le MFA d’Anaky Kobena et l’UDPCI de feu Guéi Robert. Cette coalition a mis en place une stratégie qui a finalement emporté Laurent Gbagbo.  

 Au pouvoir depuis 2011, en moins de  huit ans d’exercice, en plus de surnom ''Magellan'' que lui ont collé les journaux d'opposition du fait de ses nombreux voyages à l'étranger, sobriquet qu'il a admis, le président Ouattara a montré des signes qu’il a bien appris de Laurent Gbagbo car il n’a de cesse de faire usage de roublardise et de division pour atteindre ses objectifs. Confirmant ces propos de son prédécesseur et ex-allié du Front républicain : « Un homme politique, son rôle c'est de rouler ses adversaires dans la farine… »

En effet, le chef de l’Etat a usé de tous les moyens, ruse, division, force, pour s’imposer au sein de la coalition du RHDP. Il a réussi à étioler Soro Guillaume qui aura risqué sa vie pour qu’il parvienne au pouvoir, éjecter Anaky Kobena du MFA en instrumentalisant ses partisans, fragiliser le président de l’UDPCI, chasser des alliés du gouvernement sans aucune forme de procès. Le PDCI, le plus gros morceau de cette coalition, n’échappe pas.

Aujourd’hui, le parti est divisé en pro-Bédié et pro-Ouattara. « L’Ainé » Bédié s’est vu petit-à-petit mis en mal dans son propre parti. Une prouesse de la boulangerie Ouattara, à qui il aura pourtant tout donné pour qu’il rempile pour un second mandat à la tête du pays. Bédié a dû sacrifier ses propres militants dans l’espoir de retrouver le pouvoir en 2020. Mais au RDR, on répond au PDCI : « on n’a rien promis à qui ce que soit ».

Hélas, c’est sans compter avec Alassane Ouattara qui démontre au grand dam de certains militants du PDCI que leur parti a servi d’ascenseur à Ouattara et au RDR pour parvenir et se maintenir au pouvoir. Car Ouattara se montre aucunement pas à renvoyer l’ascenseur à son allié. « Je sais aussi que d’autres sont réticents. Mais je vous demande de me faire confiance. Le RDR ne disparaîtra pas. Aucun parti ne disparaîtra. Tous les partis figureront dans le logo du RHDP », avait-il déclaré au 4e congrès du RDR, le 6 mai 2018.

Au sortir de ce congrès, Ouattara annonce en juin la probabilité qu’il soit candidat à sa succession en 2020, affirmant que la nouvelle Constitution qu’il a fait voter le lui permet. Une autre roublardise. Alassane Ouattara avait affirmé et défendu bec et ongle qu’il ne se représentera pas en 2020, comme il promettait en 2010. « Donnez-moi cinq, je veux cinq ans seulement ». Finalement, après ces 5 ans, il a voulu encore 5 ans, et veut à nouveau un autre ‘’5 ans’’. La décision prise par le bureau politique du RDR, le lundi 9 juillet 2018, proposant Ouattara au poste de président du RHDP, en dit long sur cette volonté du chef de l’Etat de se succéder à lui-même.

Au de ce qui précède, l'on est à se demander qui de Ouattara et de son "frère" Gbagbo est le vrai boulanger du microcosme politique en Côte d’Ivoire.

 
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