Le projet de loi relatif à la filiation, permettant à l'époux de reconnaître son enfant adultérin sans le consentement de son épouse, provoque une polémique en Côte d'Ivoire. Pour beaucoup d'Ivoirens, c'est une légalisation déguisée de l'adultère et de la polygamie en Côte d'Ivoire.
Le ministre de la justice et des droits de l'Homme, Sansan Kambilé, affirme qu'il n'en est rien. Devant les députés de la Commission des affaires générales et institutionnelles (Cagi), le garde des sceaux l'a réitéré et déclaré que le gouvernement ivoirien est opposé à la polygamie. "En tout cas, moi je suis contre et le gouvernement aussi", a-t-il dit aux députés.
Le ministre des droits de l'homme a expliqué aux sympathisants de la polygamie que, autant ils voudraient sa légalisation, autant d'autres s'y opposent.
Même si on devrait soumettre la légalisation de la polygamie au vote du peuple, par référendum, le ministre a montré son scepticisme que les sympathisants de la polygamie l'emportent. "Êtes vous sûrs que ceux qui sont pour la polygamie vont l'emporter? Je ne pense pas", a dit le ministre Sansan Kambilé.
Évoquant la nouvelle constitution du 8 novembre 2016, le garde des sceaux a déclaré que "il n'y a pas de place pour une société polygame".
Au regard de l'égalité entre homme et femme, Sansan Kambilé a posé une question qui a confondu les adeptes supposés de la polygamie. "Vous ne pouvez pas dire que l'homme et la femme sont égaux et demander à l'homme d'en prendre 4. Autoriseriez-vous la femme à prendre 5?"
Cette question a fait réagir les députés, surtout les femmes. Une d'entre elles a crié: "voilà" pour dire son approbation à la question du ministre.
Pour le ministre Sansan Kambilé, " ceux qui n'ont pas vécu dans des foyers polygames n'en connaissent pas les effets pervers", c'est pourquoi ils souhaitent la polygamie.
Le ministre de la justice a répondu aux musulmans qui affirment que l'Islam leur autorise d'avoir plusieurs femmes à condition qu'ils soient justes. "Pouvez-vous être justes? N'auriez-vous pas de préférence particulière ou d'inclinaison particulière pour l'un ou l'autre?", a demandé le garde des sceaux.
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