La Commission électorale indépendante (CEI) vise 4,5 millions de citoyens non encore inscrits sur le listing électoral sur 12,5 millions de personnes en âge de voter dans le pays.
Ce que la CEI envisage de proposer, « c’est l’obligation de s’inscrire sur la liste électorale », a dit ce mardi 30 juillet 2024 le président de l’institution, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, lors d’une conférence sur l’élection, à l’Ecole de gendarmerie d’Abidjan.
Après l’inscription sur le listing électoral, chacun est libre de voter, contrairement à des pays où il y a une obligation de vote, a expliqué le président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, qui estime que tout citoyen doit participer à la vie de sa société.
« Inscrit sur la liste électorale, le jour où (le citoyen) jugera utile de donner sa voix à un candidat, il le fera », a-t-il ajouté, faisant savoir que « l’obligation de s’inscrire serait envisageable pour permettre aux citoyens de choisir leurs dirigeants ».
« Pour l’heure, rien n’est dit (dans la loi sur l’obligation d’inscription, mais) nous sommes en train de partir sur ça comme dans beaucoup de pays, c’est-à-dire le basculement automatique des citoyens en âge de voter sur la liste électorale », a-t-il poursuivi.
Il a, ensuite, annoncé que la révision de la liste électorale, cette année, se fera entre « mi-septembre et mi-octobre » 2024, soir durant un mois, pour enrôler les citoyens qui ne sont pas encore inscrits sur la liste électorale tout comme ceux, inscrits, désireux de mettre à jour les données les concernant.
M. Coulibaly-Kuibiert a encouragé les leaders des partis politiques à inviter leurs partisans à s’enrôler massivement sur la liste électorale, car cette étape est déterminante pour faire la différence lors des joutes électorales.
« Venez vous inscrire sur la liste électorale, après vous allez définir les modalités » concernant le processus électoral, a-t-il lancé, avant de se prononcer « une polémique qui dit que le délai pour enrôler les citoyens est court ».
Sur 28 jours, avec 11 personnes inscrites en moyenne par bureau de vote, on couvre les 4,5 millions de citoyens attendus pour s’enrôler sur le listing électoral, a-t-il relevé. A l’issue de la révision de la liste électorale, la CEI compte enrôler tous les citoyens non encore inscrits.
La Côte d’Ivoire compte « 29,38 millions d’habitants et parmi ceux-ci, on a identifié 22 millions d’Ivoiriens dont 12,5 millions en âge de voter », a-t-il fait remarquer, soulignant qu’on dénombre un peu plus de 8 millions d’inscrits sur la liste électorale, mais 4,5 millions sont non encore inscrits.
Coulibaly-Kuibiert a, par ailleurs, assuré que « la CEI est crédible, puisque c’est la loi qui encadre la Commission électorale indépendante », composée des principales forces vives de la Nation, dont cinq partis politiques.
Évoquant les conditions pour être électeur, il a indiqué qu’il y a quatre critères, notamment figurer sur le listing électoral, avoir 18 ans révolus, jouir de ses droits civils et politiques, et s’inscrire sur la liste électorale.
Toutefois, le « failli non réhabilité » et « l’interdit », notamment « frappés de sanctions » judiciaires, ne peuvent être sur la liste électorale, a partagé le président de la CEI, M. Coulibaly-Kuibiert à la suite d’une question d’un élève gendarme.
La Côte d’Ivoire connaîtra en octobre 2025 des élections présidentielles. Pour ces joutes électorales, l’ex-président Laurent Gbagbo, dont le nom a été retiré de la liste électorale à la suite d’une condamnation judiciaire, a été investi en mai 2024 par le PPA-CI, son parti.
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