Dans un article précédent, nous traitions d’une affaire dans laquelle des proches du colonel Issiaka Ouattara dit Wattao sont accusés de persécutions sur les occupants de la propriété de dame Milliet Jacqueline sise à Marcory, puis de violence et tortures sur des gardiens de la dite propriété.
Les mis en cause sont aussi accusés par les plaignants de faire obstruction à la justice car ils auraient déchiré une convocation émise par la police judiciaire et se seraient opposés à l’interpellation des personnes convoquées.
Dénonçant à leur tour ces accusations qu’ils jugent mensongères, ces proches de colonel Wattao, notamment son responsable de la communication, Eddy, ont voulu rétablir la vérité. « Nous savons qui est à l’origine de ces accusations mensongères. Il s’agit de Issiaka Diaby, prétendu président du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire. C’est lui qui nous accuse de tous ces maux. Mais il ne vous a pas dit la vérité », a fait savoir Eddy que nous avons rencontré, vendredi 21 septembre.
Pour éclairer le quiproquo entre Issiaka Diaby et lui, le responsable de communication du colonel Wattao a retracé l’origine de leur relation, qui daterait de depuis la fin de la crise post-électorale quand le président du Cvci les a sollicités (des éléments des Frci basés à l’EGS de Marcory) pour empêcher la vente de la propriété des Milliet dont un certain Doumbia se réclamait propriétaire.
« Lorsque ces individus ont été arrêtés, jugés et incarcérés à la Maca, le gestionnaire de la propriété, monsieur Lemonier, a demandé que nous restons pour la protéger moyennant une somme qu’il payait par semaine. Cela a duré un mois, puis rien. Nous apprendrons plus tard que Diaby est le gestionnaire de la propriété. Il aurait fait fuir Laumonier en lui signifiant que le colonel Wattao ne veut pas le voir. Au lieu de payer la somme convenue, il fait signer un contrat de travail à deux jeunes ex-combattants démobilisés parmi le groupe. C’est Diaby qui rançonne les entreprises sous le prétexte de la sécurité », a riposté Eddy.
Concernant la convocation de la police judiciaire qu’ils auraient déchirée, le proche du colonel Wattao affirme qu’il n’en est rien. « Les jeunes n’ont pas déchiré de convocation, nous en avons la preuve ». Il nous remet une convocation en date du 10 septembre adressée à trois de ses éléments. il ajoute qu’ils ne se sont pas opposés à une interpellation des personnes convoquées.
« Je ne me suis opposé à l’interpellation des jeunes. Lorsque les éléments de la PJ sont venus trouver les jeunes, ces derniers m’ont appelé en tant que leur responsable. Quand je suis arrivé, les policiers m’ont fait savoir le motif de l’interpellation. Nous leur avons expliqué notre version des faits. A leur tour, ils ont joint leur patron qui lui a échangé avec le colonel Wattao. « C’est au terme de cet échange que le patron de la PJ a rappelé ses éléments, parce qu’il s’est rendu compte que Issiaka Diaby n’a pas dit la vérité». Quelle est cette vérité ?
Il se trouve, à en croire Eddy, que les deux jeunes ex-combattants démobilisés employés par le président du Cvci pour garder la concession des Millet, auraient retiré frauduleusement sept (7) millions du compte bancaire d’un soldat, un des militaires bénéficiaires de la prime de 12 millions de Fcfa, qui vit avec eux. « Ayant découvert cette malhonnêteté et méchanceté de ces deux frères à l’encontre de leur camarade, je reconnais que je les ai fait bastonner et je les ai fait garder à la GR (Garde Républicaine). Nous avons informé Issiaka Diaby du méfait des jeunes. A notre grande surprise, sans condamner ce vol, c’est plutôt contre nous qu’il se retourne. Par ailleurs, nous ne l’avons pas menacé. C’est lui qui s’en est pris à un des jeunes et a même cassé son téléphone», a rétorqué Eddy, le responsable de la communication du colonel Wattao.
Joint au téléphone lundi 24 septembre, le président du Cvci, Issiaka Siaby a réagi.
« S’ils ont la preuve que les jeunes ont détourné de l’argent, ils devraient les convoquer à la police et non les torturer et leur faire subir des traitements humiliants et dégradants. C’est ce que je dénonce. En tant que défenseur de droits de l’Homme, je joue mon rôle. De quel droit Eddy peut-il se substituer à la justice pour infliger une correction à ces jeunes qui sont des civils ? De quel droit peut-il confisquer leurs pièces d’identité et leurs téléphones portables? Il a fait détenir les enfants pendant quatre (4) jours à la GR. De quel droit peut-il se le permettre ? Qui est-il pour donner des ordres à des militaires pour garder des civils à la G.R ? Sommes-nous réellement dans un Etat de droit ?
Pour Issiaka Diaby, le responsable de communication du colonel Wattao est « un dangereux individu qui a besoin d’être resocialisé ». « Il a recruté des ex-combattants qu’il a coalisés avec des militaires pour commettre des exactions sur des populations d’Abidjan-sud. Eddy n’a pas le droit d’avoir des ex-combattants à sa solde », accuse Issiaka Diaby.
S’agissant de la convocation déchirée, il soutient mordicus qu’elle a été belle et bien déchirée. « On m’a remis deux convocations pour six personnes, à savoir une pour trois. Pourquoi t-ont-ils montré qu’une seule convocation? Ou est la seconde », a-t-il interrogé.
Par ailleurs, le président de l’Ong affirme que les explications de Eddy au sujet de l’interpellation manquée de ses éléments est une révélation de l’incursion des militaires dans des affaires de justice. « Comment Wattao ferait annuler une procédure judiciaire ? Vous avez là une raison pour lesquelles des victimes de la crise ne peuvent pas poursuivre des auteurs de crimes du camp Ouattara. Elles ont peur, elles sont menacées. Eddy menace de mort ma famille et moi, je lui dis que je suis prêt! », fait savoir Issiaka Diaby.
Cette affaire est visiblement loin d’être terminée et promet d’autres épisodes. Wait and see !
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