Pour Henri Konan Bédié, la création du RHDP en tant que parti politique signerait la mort du PDCI-RDA. Daniel Kablan Duncan, qui a lancé dimanche 23 décembre un nouveau mouvement dénommé PDCI-Renaissance, pense visiblement le contraire.
Nouvelle casquette pour Daniel Kablan Duncan. Ministre puis Premier ministre, voilà le vice-président de la République de Côte d’Ivoire dans le rôle du pompier, venu éteindre le feu qui se propage dans la maison des Houphouétistes. Depuis le divorce entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, ils sont pourtant nombreux, en coulisses, à vouloir faire asseoir de nouveau les deux anciens alliés à la même table.
Ce 23 décembre 2018, c’est donc aux yeux de toute la nation que près de 9 000 militants du PDCI-RDA, drapés de pagnes aux couleurs et à l’effigie du parti, ont pris d’assaut la patinoire de l’Hôtel Ivoire Sofitel pour dire « non à la rupture ».
Bédié et Ouattara informés
Un rassemblement « nécessaire », selon Théophile Ahoua N’Doli, Inspecteur général d’État et fidèle parmi les fidèles de Daniel Kablan Duncan. Les organisateurs ont pris soin d’avertir Alassane Ouattara comme le président du parti, Henri Konan Bédié. « Nous les avons informés parce que c’était normal de le faire, mais ce n’était pas une demande d’autorisation », précise Théophile Ahoua N’Doli à Jeune Afrique.
Le rassemblement de ce dimanche a été annoncé six jours plus tôt, lors d’une conférence de presse à Abidjan en présence de cinq ministres PDCI, encore au gouvernement : François Amichia, Alain Richard Donwahi, Raymonde Goudou Coffie, Jean-Claude Kouassi et Pascal Abinan Kouakou. Le jour de l’annonce, le 17 décembre 2018, hasard du calendrier, Guillaume Soro, en rupture de banc avec le RDR d’Alassane Ouattara, était reçu en grande pompe par Henri Konan Bédié à Daoukro.
Depuis qu’il a fait savoir le 8 août qu’il se retirait du parti unifié voulu par le président ivoirien, le leader du PDCI-RDA tente de créer une nouvelle plateforme politique qui pourrait aller du FPI de Laurent Gbagbo aux ex-Forces nouvelles.
« Le PDCI n’a de place qu’avec les Houphouëtistes »
« Il n’est pas normal que le PDCI tourne le dos à sa famille politique naturelle pour faire alliance avec d’autres », dénonce Théophile Ahoua N’Doli. Avant d’expliciter : « le PDCI n’a de place qu’avec les Houphouëtistes ». Les fondateurs du PDCI-Renaissance ne craignent-ils pas de subir le même sort que Kouassi Adjoumani, avec son mouvement « Sur les traces d’Houphouët » ? « Nous assumerons si jamais on était exclus à notre tour », répond Ahoua N’Doli.
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