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Politique

Côte d’Ivoire - RHDP / Anzoumana Moutayé : « Je suis le président du MFA jusqu’à ce que la Cour d’appel statue »

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Anzoumana Moutayé a expliqué la crise de leadership qui l

Le Mouvement des Forces d’Avenir (MFA) connaît une crise qui provoque un bicéphalisme avec d’un côté, Anzoumana Moutayé, et de l’autre côté, Siaka Ouattara. L’affaire est portée devant la justice dont le parti attend la décision de la Cour d’appel. Dans une interview qu’il nous a accordée, Anzoumana Moutayé affirme haut et fort qu’il est le dirigeant légal du MFA car son adversaire « est dans le faux ».

Depuis quelques temps, un bras de fer vous oppose au camp Siaka Ouattara au sein du MFA. Qu’en est-il exactement de cette situation,

Tout est parti d’un bureau politique irrégulièrement convoqué le 26 août 2017 par le camarade Siaka Ouattara, alors vice-président. Or, selon la loi fondamentale de notre parti, c’est-à-dire les statuts et règlement intérieur qui le régissent, le bureau politique est à l’initiative du président du parti ou des 2/3 des membres statutaires. Mais quand le camarade Siaka Ouattara convoque le bureau politique, il le fait en mon nom mais c’est lui qui signe. Depuis ce moment, nous sommes plongés dans une crise que chacun commente comme il veut. Je suis heureux de ce que vous me permettez de donner la vérité des faits.

A vous entendre, c’est vous le président du MF à ce jour ?

Oui, c’est moi le président du MFA parce que j’ai été élu au congrès d’avril 2015 par les membres statutaires pour un mandat de 5 ans. Or, jusqu’à ce jour, il n’y a pas eu d’autre élection. Donc, je suis le président du MFA.

Vous vous réclamez président du MFA mais pourquoi est-ce monsieur Siaka Ouattara qui ait signé l’accord politique au niveau du RHDP ?

La signature d’un accord politique ne fait pas du signataire le président du parti. La preuve, on a dit pour le MFA et non pour Siaka Ouattara, président du MFA. Par exemple, le président Alassane Ouattara a signé pour le RDR, mais il n’est pas le président du RDR. D’autres l’ont signé parce qu’ils sont président de leur parti politique, mais il faut retenir que singer un document ne fait de la personne qui signe un président de parti. Ce sont les militants qui désignent le président de leur parti.

Pourtant vous avez été débouté par la justice ?

Je n’ai pas été débouté par la justice. Vous savez que la Côte d’Ivoire a adopté le principe de la triple juridiction. Lorsque vous êtes en première instance et que vous n’êtes pas satisfaits du jugement rendu, vous faites appel de cette décision. Cet appel suspend le jugement qui a été rendu et de ce fait, on revient à zéro. Si nous sommes à zéro, le président du MFA est donc Anzoumana Moutayé, jusqu’à ce que la Cour d’appel décide en dernier ressort.

Vous espérez que la Cour d’appel va trancher en votre faveur ?

C’est le droit qui doit être dit et nous espérons que nous serons vainqueurs. Parce que dans cette affaire du MFA, le camp Siaka Ouattara a fait du faux et usage de faux. Nous avons des éléments de preuve et nous avons saisi la justice contre cette supercherie. Certainement qu’au moment du jugement en première instance, le rapport de la police n’était pas encore parvenu au greffe, et donc que le juge n’en était pas informé. C’est pourquoi, avant que l’affaire soit jugée devant la Cour d’appel, nous allons verser ces preuves au dossier et évidemment le droit sera dit.

Dans cette situation, quels sont vos rapports avec le RHDP, les président Ouattara et Bédié ?

Nos rapports sont très bons. Tout récemment, j’étais à Daoukro chez le président Bédié où j’ai demandé à le rencontrer afin de lui faire le point de la situation au MFA et de son évolution. Et il m’a reçu. Il faut dire que chaque fois que j’ai voulu rencontrer un président membre du RHDP, ils m’ont reçu. Hier (mardi : ndlr), j’étais avec le président Mabri de l’UDPCI et nous avons échangé. Ceci pour dire que nos rapports sont bons. J’ai demandé à rencontrer madame Dagri, présidente du RDR, mais vu son calendrier chargé à cause des préparatifs du congrès de  son parti, cela se fera d’ici demain, bien entendu si ce calendrier le lui permet. Donc nos rapports sont d’autant meilleurs que le MFA est signataire de la plateforme du RHDP.

Pourtant lors du lancement des ‘’Jeudi du RHDP’’ à l’ISTC où vous avez été conviés en même temps que Siaka Ouattara, l’on a donné le siège réservé au MFA à ce dernier. N’est-ce pas là une reconnaissance de fait à votre adversaire qu’il est le président du MFA?

Je ne me souviens pas de cela. Je ne sais pas s’Il y avait une place réservée aux partis. J’étais à l’ISTC avec le président du PIT, nous étions même assis côte-à-côte. Donc je ne sais pas s’il y avait des places réservées aux partis.

Vous venez de dire que vous avez rencontré Bédié et Mabri, Que vous ont-ils-dit par rapport à la crise au MFA ?

Nous avons échangé sur le RHDP ainsi que sur la crise au MFA, principalement la signature de l’accord politique. Nous étions en déplacement ce jour, mais celui qui l’a signé n’est pas le président du MFA. Le président Bédié a pris bonne note et je pense que cela va se discuter au sein du présidium du RHDP pour qu’une solution soit trouvée.

Avant votre congrès annoncé au 19 mai prochain, l’UPCI, parti satellitaire du RHDP, a organisé un congrès au cours duquel il a dit non au parti unifié. Quelle est votre réaction à la position de l’UPCI ?

En congrès samedi dernier, les militants de l’UPCI ont refusé de ratifier les textes du parti unifié. Je respecte cette décision qui est une décision démocratique parce que le score du vote, plus de 94% de non, montre que les militants dans leur majorité n’ont pas accepté les textes du parti unifié. Je respecte cette décision bien que j’aurais voulu que les militants de l’UPCI ratifient ces textes qui constituent un pas qualitatif pour le RHDP, qui ambitionne de poursuivre le développement de la Côte d’Ivoire et la stabilisation de la paix. Nous espérons qu’avec le temps, il y aura d’autres explications et qu’ils pourront rejoindre le groupe.

Quelle est la motivation, et même la pertinence de ce congrès que vous annoncez, sachant que le camp Siaka Ouattara a organisé un congrès qui, je crois, a été approuvé par le RHDP ?

Ce que vous dites n’est pas vrai parce que, pour organiser un congrès du parti, il faut être le président de ce parti. Et avant le congrès, il faut un bureau politique qui donne la date et l’ordre du jour de l’évènement. Monsieur Siaka Ouattara n’étant pas le président du parti, n’a pas convoqué de bureau politique, je le pense puisque je n’y ai pas été.

Deuxièmement, quand nous avons appris qu’il devrait avoir un congrès à Bondoukou, nous avons saisi la justice vu que l’affaire qui nous oppose au camp Ouattara Siaka est pendante devant la justice. Lors de l’audience devant la Cour d’appel, Ouattara Siaka a dit qu’il n’organiserait pas de congrès, ni d’assemblée générale le 25mars dernier. Forte de ces déclarations, la justice a affirmé que notre requête est sans objet, puisqu’on ne peut pas interdire quelque chose qui n’existe pas. Maintenant, si vous revenez trois jours après pour organiser un congrès, je crois qu’on doit faire respecter la justice et les lois de notre pays.

Troisièmement, nous avons fait un pointage en présence d’un huissier de justice, le 14 avril dernier, ici au siège, où les délégués régionaux sont venus. Nous sommes en démocratie et lorsqu’on apprend qu’un tel congrès a lieu, il est important de vérifier si la majorité des membres statutaires y a participé. Si oui, alors nous nous inclinons. Donc toutes les délégations régionales étaient là, certains des responsables étaient même accompagnés de leurs délégués départementaux. Sur les 4077 membres statutaires (délégués et secrétaires de section) que compte notre parti, nous avons constaté que seuls 77 parmi ceux-ci, soit à peine de 2%, ont participé au congrès de Bondoukou. Des journaux ont fait un large écho de la déclaration des délégués régionaux qui ont affirmé et signé ne pas se reconnaître dans le soi-disant congrès dont vous parlez. Cela a même été retransmis en direct par certains médias afin que chacun suive ce qui s’est passé pour ne pas qu’on pense qu’on a fabriqué des documents.

Au regard de ces faits, si monsieur Siaka Ouattara dit qu’il a été élu, ce n’est pas par les militants du MFA. Voici les raisons pour lesquelles nous partons à notre congrès parce que pour nous, ceux qui devraient décider pour le MFA n’étaient pas à ce congrès de Siaka.

Lors de votre récent bureau politique, vous avez décidé de vous adresser au ministère de l'Intérieur pour clarifier la situation de crise qui prévaut au sein de votre parti. Où en êtes-vous avec cette démarche ?

Le ministère de l'Intérieur est le ministère qui gère les associations et les partis politiques. Au cours de notre dernier bureau politique, on a arrêté la date et le lieu du congrès. Le bureau politique a demandé au président que je suis de saisir le ministère de l'Intérieur par un courrier par rapport à la situation au sein du Mfa. Nous sommes en train de le faire et je crois que nous allons saisir le ministère de l'intérieur. Mais, je voudrais vous dire qu'avant la rencontre de Bondoukou, nous avons échangé avec les hautes autorités de ce pays sur cette situation. Ce sont des choses qui devront avancer dans le bon sens. Et nous sommes confiants.

Êtes-vous êtes prêts à accepter le résultat des urnes lors de votre prochain congrès si le résultat est en votre défaveur ? 

Je suis un démocrate. Je vous ai dit tout à l'heure que même pour le soi-disant congrès qui a eu lieu à Bondoukou, si les conditions étaient normalement remplies, j'acceptais de m'incliner devant cette situation. Mais le fait que ça soit 2% de délégués qui ont participé, cela change tout. Donc si nous allons à Yamoussoukro et que le verdict n’est pas en notre faveur, nous allons nous incliner. Mais, je voudrais vous rassurer parce que nous ne pensons pas avoir la même situation. En octobre dernier, avant même le démarrage des travaux de haut niveau, nous avons appelé toute la base à une rencontre à Yamoussoukro. Il y avait plus de 3000 personnes qui étaient présentes. Nous les avons informées sur la question au sein du Rhdp et les nouvelles dispositions de projets politiques qui se profilent à l’horizon concernant le parti unifié. Au cours de cette rencontre, cette base nous a mandaté d’aller discuter et nous a demandé d’aller participer aux travaux de haut niveau. Donc, nous ne sommes pas allés comme ça au hasard pour aller travailler avec nos alliés au sein du comité de haut niveau. Nous, on avait déjà saisi la base et elle nous a donné son accord pour aller discuter au niveau du comité de haut niveau. Donc, si nous allons devant eux pour leur présenter les propositions, nous pensons qu’ayant accepté au départ, ils vont accepter ces propositions.

M. le ministre, si vous avez M. Ouattara Siaka en face de vous, que lui diriez-vous ?

M. Ouattara Siaka sait qu'il est dans le faux. Je dis toujours que si on ne peut pas respecter les lois qui gouvernent ce pays, on sème le désordre. Parce que nous devons tous nous soumettre devant la loi. Et la loi dit que s'il y a une autre juridiction qui doit trancher une affaire en dernier ressort, nous sommes comme dans un statu quo. Dans ce statut quo, c'est Moutayé qui est le président du MFA. Aujourd'hui, aucune décision ne m'a été signifiée. Deuxièmement, quand vous faites appel, cela suspend l'exécution. Le jugement a été rendu le 14 mars 2018, nous avons fait appel le 19 mars 2018 et ça a été signifié à M. Ouattara Siaka qui l’a déchargé. Donc, on revient à la case de départ. M. Ouattara Siaka n'a pas le droit d'exécuter une décision de justice qu'il n'a pas. Mieux, le primitif qu'il a, comment est-il libellé ? Si vous avez l'occasion de regarder, vous verrez que c'est bien écrit : "Moutayé Anzoumana et le Mouvement des forces d'avenir contre Ouattara Siaka et son avocat ". Cela veut dire que Moutayé Anzoumana est le représentant du Mouvement des forces d'avenir. Donc, ce que j'ai dit à M Ouattara Siaka, c'est  qu'il attende que la justice tranche. Tant que la justice n'a pas tranché, il n'est pas président. Je lui demande même de me rejoindre puisque nous avons besoin d'aller ensemble pour que le Mfa soit fort. Nous l'appelons pour qu'il revienne puisque la majorité est avec nous.

Le 5 mai prochain, vous organisez à Kouassi Datekro une cérémonie de prière en faveur de la paix en Côte d’Ivoire au moment où le RDR tient son 4e congrès extraordinaire à Abidjan. Pourquoi vous choisissez la même date alors que vous auriez pu être aux côtés de votre allié. Aussi,pPensez-vous que la paix en Côte d'Ivoire est en péril ?

Non, c'est quelque chose qui était prévu depuis longtemps. Je suis un croyant. Et nous pensons qu'à chaque instant, il faut prier pour la côte d'ivoire, notre pays. Quand la paix est menacée, chacun de nous est menacé. Nous faisons ces prières-là régulièrement. Nous avons programmé aller le faire le 5 mai prochain à Kouassi Datekro. Cette action que nous avions décidée depuis longtemps ne fait que coïncider avec le congrès du RDR. Mais, cela n'empêche pas le fait que nous serions représentés au congrès. Si nous pouvons être absents et nous faire représenter à la prière, nous le ferons. Mais si les populations souhaitent ma présence, vu que c'est moi-même qui ai demandé la rencontre, on va analyser. Seulement si nous avons l'invitation, nous serons représentés au congrès du Rdr.

L'actualité, c'est aussi le débat sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Etes-vous pour une nouvelle CEI avant les prochaines élections locales ?

Concernant la Commission électorale indépendante (CEI), le MFA soutient la position de la majorité puisque j'étais député quand la loi a été votée. nous avons voté en toute conscience. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais mettre en cause ce que nous avons voté quand j'étais député. Le MFA soutient la position de la majorité.

Le MFA participera-t-il aux élections locales à venir ?

Le MFA, c'est le respect de la parole. Je crois que nous travaillons toujours pour que nous ayons un RHDP cohérent et fort. Nous avons décidé d'aller en RHDP, donc nous pensons qu'au moment venu, nous serons aussi en RHDP et que le MFA aura des candidats au niveau des têtes de listes Rhdp.

Réalisée par César DJEDJE MEL

 

 

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