A l'occasion du 59e anniversaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, célébré le 7 aout 2019, Guillaume Soro a adressé aux Ivoiriens un message, chargé de sous-entendus. Bien que succinct, ce message, posté sur son blog officiel, est truffé de termes pour le moins évocateurs.
L'ex-président de l'Assemblée nationale, tombé depuis en disgrâce, exhorte à poursuivre l'oeuvre de ceux qui ont arraché cette indépendance « en construisant une Nation démocratique, juste, respectueuse des droits des plus faibles, attentive aux plus fragiles ainsi qu'aux blessés de la vie, et garantissant à tous la liberté de pensée et d'opinion ».
A l'évidence, le choix d'un tel lexique n'est pas fortuit. L'ex-chef du parlement semble visiblement dépeindre le contexte politique qui prévaut depuis qu'il s'est brouillé avec les actuels tenants du pouvoir. Aussi appelle-t-il à une nation « respectueuse des droits des plus faibles », mieux, « attentive aux fragiles » où chacun pourra dire ce qu'il pense sur la conduite des affaires de l'Etat. Et donc une nation « garantissant à tous la liberté de pensée et d'opinion ». Dans la même veine, Soro appelle au « respect du droit à la différence », revenant ainsi encore à l'expression « de la liberté de pensée et d'opinion ».
Par ailleurs, l'ex-président de l'Assemblée nationale invite les filles et fils de la Côte d'Ivoire, avec à leur tête le chef de l'Etat, à tirer les leçons « des soubresauts de son parcours récent » pour préserver la cohésion. Mais plutôt que de le dire ainsi, il part de l'idée que la Côte d'Ivoire est supposée avoir été « instruite des soubresauts de son parcours récent » et donc a pu en tirer toute les leçons pour éviter de basculer à nouveau dans les mêmes travers. Au total, Guillaume Soro a assurément voulu saisir l'opportunité de la fête de l'indépendance pour passer un message sibyllin aux dirigeants de la Côte d'Ivoire.
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