CPI : Guiai Bi Poin très décontracté, mais rattrapé par ses déclarations aux enquêteurs

Témoin appelé par le Bureau du Procureur de la CPI dans le procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, Guiai Bi Poin Georges, l’unique commandant de l’ex-Centre de commandement des opérations de sécurité (CECOS), se montre très décontracté que les généraux Bredou et Kassaraté qui l’ont précédé à la barre.

Sa posture dans le fauteuil l’exprime bien. Le général Guiai Bi est prostré dans son siège, très à l’aise, se balançant de gauche à droite, et répondant avec clarté aux questions de Mme Park du bureau du Procureur, sans se réfugier dans les « je ne me rappelle pas » de Bredou M’bia ou « je ne m’en souviens » du général Kassaraté.

N’empêche, le patron du CECOS a été coincé par Mme Melissa Park. Face à certaines questions de cette dernière, le général a donné des réponses qui étaient contraires à ses déclarations antérieures aux représentants du Bureau du Procureur de la CPI qui se sont déplacés à Abidjan pour le questionner dans le cadre de ce dossier.

Par exemple, Guiai Bi Poin a dit ne pas savoir quelle est l’identité des expatriés recrutés par le ministre Kadet Bertin pour former des éléments d’une unité à l’école de gendarmerie dont il est le patron. Dans sa déclaration, il avait indiqué ces experts étaient Sud-africains et Français. Aussi, quand on lui demande à qui l’unité en question rendait compte, le témoin a dit ne pas savoir, vu qu’il n’en faisait pas partie. Mais la lecture de sa déclaration dévoile qu’il avait répondu que l’unité en question rendait compte au ministre de la Défense et au Chef d’Etat-major particulier du président Gbagbo.

L’autre question de Mme Melissa Park est de savoir pourquoi Guiai Bi Poin occupait à la fois la fonction de patron de l’école de Gendarmerie et de commandant du CECOS, le général de division lui répond de façon sèche : « Posez la question à mon chef », lui dit-il. Mais là encore, la lecture de sa déclaration antérieure une fois de plus montre qu’il avait donné les raisons de cette double fonction. Guiai Bi Poin a remercié le procureur pour ces rappels, car dit-il, « parce que ça fait longtemps ».