C’est l’une des plus grandes révélations de ce procès conjoint de Gbagbo et Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI). Et son auteur n’est autre que Philippe Mangou, l’ancien chef d’Etat-major des forces de défense et de sécurité.
Selon l’actuel ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Gabon, Edouard Kassaraté, commandant supérieur de la gendarmerie, et Bredou M’Bia, directeur général de la police nationale, ont joué à un double jeu durant la crise postélectorale de 2010 qui a fait de nombreux morts.
« Il y a eu des moments de friction entre Kassaraté et moi lors de la crise postélectorale. Kassaraté et Bredou Mbia n’ont pas joué franc jeu. Ils ne voulaient pas fournir d’effectif à l’armée. Sur 15 000 gendarmes, Kassaraté me donnait 500 éléments et sur 20 000 policiers, M’bia ne me donnait que 1250 personnes », a raconté Mangou.
Face à cette situation, le général des corps d’armée a fini par demander au chef de l’Etat d’alors, Laurent Gbagbo, de se défaire des deux responsables de la gendarmerie et de la police.
« Le président Gbagbo lui-même a fini par me demander : ?est-ce que tu as confiance en eux?″ J’ai dit : ?Président, il faut les enlever.″ Mais après réflexion, il m’a répondu qu’il ne pouvait pas compte tenu de la situation et qu’il n’avait personne sous la main », a-t-il témoigné.
Puis de faire des précisions : « Je ne dis pas qu’ils faisaient ça parce qu’ils étaient dans l’autre camp. Mais Kassaraté et M’Bia surfaient sur un fil pour poser les pieds sur une terre ferme. »
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