La plupart le savaient condamné, mais le décès d’Hamed Bakayoko, le 10 mars en Allemagne, a provoqué une onde de choc parmi les dirigeants ivoiriens et africains. Dans les heures qui ont suivi l’annonce de sa disparition, beaucoup ont réagi à la disparition du Premier ministre, fauché à 56 ans par un cancer fulgurant.
Dans un communiqué publié mercredi soir, Alassane Ouattara, le chef de l’État ivoirien, a rendu hommage à « (son) fils et proche collaborateur, trop tôt arraché à notre affection ». « Le Premier ministre Hamed Bakayoko a servi la Côte d’Ivoire avec dévouement et abnégation. C’était un grand homme d’État, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d’une grande générosité et d’une loyauté exemplaire », poursuit le président.
De nombreux ministres ont rapidement rendu hommage à leur ex-chef de gouvernement sur les réseaux sociaux. Patrick Achi, ministre d’État, nommé le 8 mars pour assurer l’intérim d’Hamed Bakayoko à la primature, évoque ainsi un « grand serviteur de la Côte d’Ivoire ».
Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement et du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le décrit comme un « modèle pour la jeunesse ».
Opposants à l’unisson
Les opposants ivoiriens aussi saluent la mémoire de leur ancien adversaire. Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) légalement reconnu, mentionne ainsi le souvenir « d’un homme de convictions, généreux et combatif ». Albert Mabri Toikeusse, ancien ministre d’Alassane Ouattara, qui a longtemps été aux côtés de Bakayoko au sein du gouvernement, souligne lui « un grand homme qui a servi (son pays) avec abnégation ».
Depuis son exil européen, Guillaume Soro, avec lequel Hamed Bakayoko entretenait des relations tendues ces dernières années, rend également hommage au défunt. « Je m’incline devant la douleur du Worodougou qui, avec cette disparition, perd l’un de ses cadres les plus éminents », écrit Soro.
Hommages de chefs d’État
De nombreux chefs d’État, ministres et responsables politiques du continent ont aussi réagi à la disparition du natif d’Adjamé. Roch Marc Christian Kaboré, le président burkinabè, qui était proche de Bakayoko, déplore la perte d’un « frère attaché à la vitalité des relations historiques » entre leurs deux pays. Autre voisin : Bah N’Daw, le président de la transition malienne, qui décrit « une grande perte pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique ». Félix Tshisekedi, le président de la RDC, a pour sa part rendu hommage « à ce digne fils du continent africain reconnu pour son implication dans la valorisation des cultures africaines »
Macky Sall, Mahamadou Issoufou, Idriss Déby Itno… Plusieurs autres présidents africains ont aussi publiquement adressé leurs condoléances après la disparition brutale d’Hamed Bakayoko.
« Un baobab est tombé ce soir »
Nombreuses ont aussi été les réactions dans le monde de la culture. « L’icône d’une génération s’est couchée à jamais. Un baobab est tombé ce soir. La Côte d’Ivoire perd un digne fils », a ainsi réagit A’Salfo, le chanteur de Magic System. « Toi, on te connaissait et tu nous connaissais », écrit pour sa part l’écrivain ivoirien Gauz sur Twitter, avant de conclure : « Fairywell golden boy, fairywell HamBack. »
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