Le nouveau témoin du procureur Fatou Bensouda entendu par la Cour pénale internationale (CPI), mardi 7 novembre 2017, a montré la responsabilité du général Philippe Mangou, chef d’Etat-major des armées des ex-Forces de défense et de sécurité (FDS) de Côte d’Ivoire, dans les actions posées par ces forces pendant la crise post-électorale de 2010-2011.
Le général Detho Letho, puisqu’il s’agit de lui, a indiqué que toute l’armée des FDS recevait ses ordres du général Mangou, contrairement à ce que ce dernier avait dit, à savoir ne faire que coordonner les actions de ses commandants qui étaient entièrement responsables opérations.
Pour prouver l’engagement de Mangou, Detho a révelé des fois où le chef d’Etat-major a directement appelé des éléments sous son commandement pour leur donner des instructions, à son insu. « C’est arrivé deux fois. La première fois, le chef d’Etat-major s’adressait directement à Niamkey Basile, sans que je le sache. C’était à propos de la marche des femmes le 3 mars qui aurait coûté la vie à sept (7) femmes à Abobo. Le Cema m’a appelé pour me demander si j’étais informé de la marche des femmes. Je lui ai dit que je n’étais pas informé… ». Et Detho Letho d’ajouter que Mangou a appelé directement Niamkey Basile pour lui demander des informations sur ces évènements. Chose qu’il n’a pas apprécié et pour laquelle il a remonté les bretelles à Basile.
Le second fait, toujours à Abobo, s’est passé entre le Cema et le commandant Toualy qui dirigeait le camp commando d’Abobo. Ce dernier lui aurait fait savoir leurs difficultés (menaces d’attaques, une semaine sans manger, problèmes de ravitaillement). « Je lui ai demandé de quitter les lieux s’il trouvait cela nécessaire. Mais je me suis rendu compte qu’il y est resté. Quand j’ai appelé le Cdt Toualy pour savoir pourquoi il n’est pas parti, il m’a dit que le général Mangou lui a donné l’ordre de rester sur place », a dit Detho Letho.
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