C’est la peine maximale qui a été appliquée à cet enseignant à la retraite, très actif sur les réseaux sociaux, qui avait notamment critiqué le chef de l’Etat, Alassane Ouattara et le défilé militaire du 7 août 2024, à Grand-Bassam, à l’occasion de la commémoration du 64e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
« Ce qui est sûr et certain, tout ce qu'on nous a montré hier pendant le défilé militaire, c'est un Dôhi (montage, faux, ndlr). Ceux à qui mon opinion fait mal, qu'ils sautent et calent en l'air. Je m'en gnagne (je m’en fou, ndlr) », avait-il posté, le 8 août 2024, soit le lendemain du défilé.
L’opposant avait même ajouté n’avoir pas « de cave de vin et de boissons alcoolisées » chez lui. « Je ne fais pas publiquement des promesses que je ne respecte pas. On ne m'a pas traité publiquement et devant les médias étrangers de menteur », avait-il ajouté.
Immédiatement convoqué par le parquet du Tribunal d’Abidjan-Plateau, pour ‘’diffusion de fausse information’’, M. Traoré avait été longuement entendu par un juge d’instruction et placé en garde à vue.
Son audition s’est poursuivie le vendredi 09 août 2024 et s’est vu décerner un mandat de dépôt et conduit au Pôle pénitentiaire d’Abidjan (ex-Maca).
Arrêté déjà en janvier 2021, pour le même chef d’accusation, Mamadou Traoré avait passé 8 mois en détention préventive, avant de bénéficier en août 2022 d’une grâce présidentielle. Jugé un mois plus tôt, en juillet 2022, il avait alors été condamné à un an de prison.
Le mardi 13 août 2024, dans un communiqué, GPS a « dénoncé la détention arbitraire de M. Traoré Mamadou, qui est une violation grave de la liberté d’expression et d’opinion, pourtant garanties par la Constitution de notre pays ».
Dans le même communiqué, le mouvement de l’ancien président de l’Assemblée nationale avait demandé la libération immédiate de Mamadou Traoré dont le procès devrait ouvrir la voie à celui de Kando Soumahoro, un autre proche de Guillaume Soro, arrêté, lui, le mercredi 13 août pour « activation d’un mouvement dissous ».
Ancien député de Biankouma, membre de la direction de GPS, Kando Soumahoro avait pris part le 9 août 2024 à une activité d’un groupement de l’opposition, amenée par l’ex-Première dame, Simone Ehivet. Au nom de Guillaume Soro, l’ancien parlementaire avait alors signé le manifeste de ce groupement politique.
En février 2023, alors qu’il jugeait en appel plusieurs proches de l’ancien président de l’Assemblée nationale, la justice avait confirmé la dissolution de GPS. Ce que contestent les avocats du mouvement, qui estiment que la décision de dissolution devrait être suspendue du fait qu’ils se sont pourvus en cassation.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article