Le temps passe et l'espoir de voir la vérité dite devant la Cour pénale internationale s'amenuise.
L'Observatoire ivoirien des droits de l'homme a adressé lundi 3 octobre une lettre ouverture au procureur de la CPI, Karim Khan. L'OIDH veut savoir où en est le procureur dans ses enquêtes sur les crimes commis en Côte d'Ivoire entre 2002 et 2011.
À l'occasion de la date anniversaire, ce lundi 3 octobre, de l'autorisation donnée en 2011 au Bureau du procureur de la CPI d'ouvrir une enquête sur les violences commises en Côte d'Ivoire lors de la crise post-électorale qui a suivi la présidentielle de novembre 2010, l'Observatoire ivoirien des droits de l'homme a adressé une lettre ouverte à Karim Khan, l'actuel procureur de la CPI.
À ce jour, seuls l'ancien président Laurent Gbagbo et l'ancien chef du mouvement des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé ont été jugés devant la CPI. Des procédures qui se sont soldées par un acquittement confirmé en mars 2021.
Or, rappelle Eric-Aimé Sémien, président de l'OIDH, le Bureau du procureur a reçu, le 22 février 2012, l'autorisation d'étendre son champ d'action du 19 septembre 2002, date de la tentative de coup d'État des forces rebelles, au 28 novembre 2010.
« Ça fait 11 ans que le Bureau du procureur de la CPI a été autorisé à enquêter en Côte d'Ivoire, 11 ans après, la montagne a accouché d'une souris et nous sommes vraiment déçus. Nous voulons rappeler au procureur du CPI à travers cette lettre ouverte que la décision du 3 octobre 2011 qui autorisait son Bureau à ouvrir une enquête en Côte d'Ivoire était claire et formelle. Que les responsabilités se situaient dans tous les camps qui se sont affrontés en Côte d'Ivoire. Jusqu'à présent, on a eu une seule affaire qui s'est soldée par un non-lieu, un acquittement. Les faits pour lesquels le président Gbagbo et monsieur Blé Goudé ont été poursuivis, nous ne savons toujours pas qui les a commis. »
« L'autre point, poursuit président de l'OIDH, c'est que le Bureau du procureur a annoncé des enquêtes qui visaient l'autre camp. À ce jour, nous ne voyons rien pointer à l'horizon et le Bureau du procureur semble avoir d'autres sujets d'intérêt, tels que l'Ukraine ou la Palestine. Qu'est-ce que nous sommes en droit d'attendre de lui ? Qu'il fasse un bilan et qu'il dise quelque chose aux Ivoiriens, aux associations de victimes. C'est ce que nous attendons de lui dans les semaines à venir. »
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