Le Colonel Katé Gnatoa a accusé mardi devant la Cour d’assises d’Abidjan, des agents du service des renseignements généraux ivoiriens d’avoir convaincu des militaires exilés pour l’enregistrement d’une fausse déclaration vidéo de déstabilisation de la Côte d’Ivoire pour extorquer 3,5 milliards de FCFA aux autorités ivoiriennes.
‘’Je ne me reconnais pas dans les faits de complot contre l’autorité de l’Etat’’, a déclaré le Colonel Paulin Katé Gnatoa, au deuxième jour de son procès et 3 co-accusés dont Lida Kouassi, ex-ministre de la défense sous le régime de l’ancien président Laurent Gbagbo pour complot contre l’autorité de l’Etat.
Le Colonel Gnatoa, également ncien sous-préfet de Duekoué dit avoir quitté la Côte d’Ivoire le 09 mai 2011 pour s’exiler au Ghana où il est resté un an.
‘’Quand un groupe décide d’aller attaquer une armée, il y a deux choses à prendre en compte (…) la base arrière et les forces en présence. (…) c’est deux armées qui vont s’affronter, il faut que les deux armées puissent se connaître et l’armée qui doit attaquer doit avoir une base arrière, et nous n’avons pas de base arrière, donc comment peut-on attaquer l’armée d’un pays sachant que l’armée française était là, l’Onuci était là’’, a-t-il expliqué.
Pendant presque 2h (14h49-16h53) Paulin Katé Gnatoa a expliqué les raisons qui l’ont poussé à faire l’enregistrement vidéo qui annonçait un changement de régime en Côte d’Ivoire.
‘’J’ai été contacté par le pasteur Koré Moise qui lui avait été contacté par 3 agents du service des renseignements généraux qui proposaient de faire l’enregistrement d’une vidéo montrant des militaires exilés au Ghana annonçant le renversement du pouvoir Ouattara. Cette vidéo devrait être achetée par les autorités ivoiriennes à 3,5 milliards FCFA et les agents de renseignements ont dit que ceux qui vont prendre part au projet devrait percevoir 2 milliards FCFA’’ a révélé le Colonel Gnatoa.
‘’Le ministre Lida Kouassi n’a rien avoir dans cette affaire de déclaration. Je suis allé vers lui parce que j’avais un problème d’argent. Il ne savait rien. (…) le jour où nous avons fait l’enregistrement de la vidéo de déclaration il y avait six officiers de l’armée ivoirienne en exil au Ghana’’, a-t-il poursuivi.
Répondant aux questions de l’Avocat général du parquet s’il s’agissait d’une escroquerie, le Colonel Katé Gnatoa a répondu par l’affirmative. ‘’Ce sont les agents du service des renseignements qui voulaient escroquer l’Etat de Côte d’Ivoire en vendant cette vidéo aux autorités pour se faire de l’argent. Nous nous étions que des acteurs et notre rôle était d’enregistrer la vidéo et attendre notre argent.’’ A-t-il encore expliqué à la barre.
Pour sa part, l’ex-ministre de la défense, Lida Kouassi qui réfute certains passages du procès-verbal de la direction de la surveillance du territoire (DST) dit ne pas être un criminel.
‘’ Je ne suis pas un criminel, je ne suis pas un assassin, je n’ai jamais attaqué de frontière ni de camps (…) ma formation professionnelle ne doit pas faire de moi un animal dangereux. (…) J’ai été indigné par les hommes d’Hamed Bakayoko à Lomé où j’ai été battu à sang par ses hommes (…) ce n’est pas une extradition mais un rapatriement militaro (…) mon extradition n’a respecté aucune règle des droits de l’homme ‘’, a-t-il fustigé.
Le Colonel Abéhi cité comme témoin dans cette affaire a reconnu que le Colonel Katé Gnatoa les avait réunis dans un maquis à Accra pour faire le point de leurs matériels et hommes.
‘’Je ne me reconnais pas dans ce que dit Abehi. Je n’ai jamais parlé de réunir le matériels et les hommes’’ s’est défendu le Colonel Katé Gnatoa.
Lors de la confrontation, le Colonel Abéhi dit avoir produit une vidéo pour contrecarrer la vidéo produite par Katé Gnatoa.
Dans le courant du mois de février 2012, la DST recevait une information faisant état de la préparation d’un projet de déstabilisation du régime en place par des officiers de l’armée ivoirienne en exil au Ghana, constitués en une coalition, avec l’implication de certains civils et hommes politiques proches de l’ex-président de la République.
Il s’agit notamment des nommée Brou Serge Pacôme déjà condamné à 9 ans de prison dans l’affaire Yves Lamblin de l’hôtel Novotel, du Colonel Katé Gnatoa, de Zadi Gbagba et de Lida Kouassi. Le verdict devrait être connu jeudi.
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