Dans quelques semaines, nous allons
élire notre nouveau président. Qui sera-t-il ? Personne ne le sait. Dieu seul le sait. Je ne
vous demanderai pas pour qui vous allez voter, il s’agit d’un choix personnel,
un choix décisif qui devrait, à la fin, accélérer le développement du pays au
profit de tous ses habitants. Ce choix n’est pas facile à faire, vue que les
présidents précédents une fois au pouvoir relèguent au second plan, voire
oublient leurs promesses de sociétés au grand dam des populations…malgré tout,
il faut voter. Il faut choisir un des candidats.
Nous aurons donc après… un président
pour peut-être 5 ans ? puis après il y aura un autre ? Comme nous
avions eu autrefois le Président Houphouët, le Président Bédié, le Président Guei
Robert, le Président Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara… et avant eux bien
d’autres dignitaires et après eux…nous en aurons bien d’autres…encore.
Le Burkina Faso va aussi voter bientôt pour
élire un nouveau Président…qui sera-t-il ? Kaboré ? Zéphirin ?
Le Ghana, la Guinée Conakry, Seychelles, la Tanzanie, la République
centrafricaine, le Niger, la Somalie, éliront également leur Président dans des
contextes spécifiques, médiatiquement moins tendus.
Au fond, à bien analyser en profondeur, tout
ceci ne changera rien. Ces élections présidentielles ne changeront rien.
Tout ceci ne changera rien parce que, les
Présidents se succèdent, les ministres se succèdent, les systèmes se succèdent,
les gouvernements se succèdent, mais malgré tout le monde continue, l’humanité
continue, les populations continuent de vivre, malgré elles comme par le passé,
voire pire que dans le passé. Parce que, ce qui se joue est au-delà de la
politique qui par sa définition devrait solutionner les problèmes, apaiser les
souffrances et assouvir les besoins de toutes les couches des populations qui
les ont portés le leader politique au pouvoir...comme on le voit dans les pays
développés où les intérêts nationaux et du peuple passent avant tout. Nos dirigeants
assument et confirment que nos états ne sont pas des pays développés, mais des
pays pauvres, endettés en quête d’une voie pour le développement.
La politique ne change rien. La politique à l’africaine
ne changera rien. La politique ivoirienne, en l’état actuelle, ne changera
rien. Les Chefs d’Etats ne changeront rien. Tant que l’homme ne change pas, tant
que les individus qui constituent le peuple ne changent pas, les régimes qui
viennent ne réussiront à rien. Les régimes viendront, les régimes se
succèderont mais ne changeront rien. Ils ne changeront rien tant que
l’essentiel, l’amour pour la patrie, la Cote d’Ivoire ne passera pas en premier
avec elle le cœur éduqué de tous ses enfants à l’appropriation et à la mise en
œuvre des trois items qui constituent sa devise que sont : l’Union, la
Discipline et le Travail. Comprenant que l’amour pour la patrie implique
l’amour du peuple pour le peuple, l’amour qui veut le bien et le bonheur de
tous. L’amour qui protège la vie. L’amour qui promeut dans ses actions et
paroles, l’image d’un pays uni, debout et fort. Ce qui n’est pas le cas
actuellement. Exposée aux opinions locales et internationales, l’image du pays
est altérée par des prises de positions égoïstes.
Le pays doit être l’axe qui maintient le
peuple, l’axe qui insuffle l’esprit de cohésion et du vivre ensemble.
Aujourd’hui, ce qui se joue est à un autre
niveau. Il s’agit de la vie d’un pays, de la vie d’une nation. Cette nation qui
est le point de cohésion des personnes qui y vivent quelles que soient leurs
provenances. Une Nation, un havre de paix et de prospérité. Cette nation
distille une secrète attraction entre elle et ses enfants, entre elle et ses
habitants, elle les connait tous. Elle les aime tous, tels qu’ils sont, c’est
elle qui les a vu naitre et croitre. Cette nation nous connait tous par notre
nom. Il y a une relation intime et personnelle entre la nation, sa terre avec
chacun de nous tous.
Aucun Président ne connait un à un les
individus du peuple qu’il gouverne. Si la Cote d’Ivoire existe c’est parce
qu’elle conquiert le cœur chaque ivoirien, de tous les résidents qui y vivent
en harmonie. C’est cette nation qui nous
tient, c’est cette terre qui nous maintient, qui nous réunit, c’est elle qui
fait notre unité, notre joie, notre fierté.
Ce n’est pas un titre, ce n’est pas un trône,
ce n’est pas une position, c’est le cœur du peuple qu’il faut changer. La
nation doit être l’axe, le centre névralgique du cœur du peuple. Le seul trône
qui intéresse la Cote d’Ivoire aujourd’hui, c’est le cœur de ses enfants,
retournés vers elle, pour la penser, pour la panser en profondeur. Intimement,
toi, moi, lui, elle, eux, … elle nous connait. Nous nous rejoignons lorsque
nous atterrissons, que nous arrivons sur le territoire ne serait-ce que par nos
pensées collégiales de la vivre et de la bâtir ensemble.
Les aléas de l’histoire, les hauts et les bas
de la Cote d’Ivoire, tout cela n’a pas tellement d’importance d’aujourd’hui.
Les ressasser ne fait que nourrir des désespoirs et décupler les énergies
négatives. Même nos révolutions, nos présidents, nos chefs d’état, nos premiers
ministres… tout ça n’a pas itou d’importance, si ce n’est pas pour penser et
panser la nation.
Nous suivons les nouvelles un peu de loin. Nous
sommes fatigués de ces nouvelles, de ces informations, qui au lieu de nous
unir, nous désunissent et créent un environnement de frayeur, de peur pour
tous, parce que tout change chaque jour…au détriment de l’essentiel.
Misons sur l’essentiel. Allons à l’essentiel.
Le combat se joue ailleurs. Faut-il descendre dans les rues ? je dirai
non. Parce que le combat se joue vraiment ailleurs. Changer profondément ce que l’ivoirien a de
plus profond, revient à le changer tout entier. Changer le cœur des Ivoiriens
et nous changerons tout, nous transformerons tout! De par nos idées, de par nos
réflexions constructives, de par notre travail qualitatif exemplaire, de par
notre amour et notre joie partagée. Quand ça ne va pas à l’intérieur de chacun
cela rejaillit sur l’extérieur, notamment le comportement. Chacun de nous doit
apporter sa part à l’unité finale. Chacun de nous doit voter, c’est
important…même si c’est voter blanc pour marquer son mécontentement. Il faut
voter.
C’est vrai que changer les leaders ça ne
changera rien. Parce que quand l’être humain qui dirige est pourrit ça ne sert
à rien ! Quand toute l’administration est pourrie et qu’on la change, ça
ne sert à rien !
Si quelque chose ne change pas au fond de la
Cote d’Ivoire et dans le cœur des ivoiriens, rien ne changera. Il nous faut
créer un réarmement moral comme le fit l’Allemagne après la deuxième guerre
mondiale. Parce qu’ils avaient compris qu’après le nazisme, il pouvait y avoir
une idéologie pire que le nazisme. Ils avaient compris que c’était le cœur
qu’il fallait changer. Parce que c’est là que tout se joue.
Si nous voulons changer la Cote d’Ivoire, le
problème d’un nouveau président n’est pas l’essentiel, il est important c’est
clair, mais il n’est pas l’essentiel. Le problème c’est comment changer la Cote
d’Ivoire du dedans, de l’intérieur ? Comment inculquer aux gens, aux
ivoiriens ces valeurs, les valeurs qui fondent cette nation axée sur sa
devise ? ces valeurs d’union, ces valeurs, de discipline, ces valeurs de
travail ? Cet appel est adressé à moi et moi-même je dois être le premier
à promouvoir ces valeurs autour de moi.
Ouvrons les yeux, regardons autour
de nous, regardons ce qui se passe, soyons actifs. Inventons cette Cote d’Ivoire
prospère que nous souhaitons face au défis de l’argent, de la corruption, de la
gouvernance, de l’injustice qui sont partout dans notre monde d’aujourd’hui que
nouveau régime doit s’engager à traiter dans le fond.
Une contribution de Konan NGUESSAN
Communication
Expert / Manificat rpcom / Managing Director/+221 76 830 5458 /[email protected]
1 Commentaires
Georges Osse
En Septembre, 2020 (21:17 PM) La grosse difficulté dans la politique en Afrique aujourd'hui se trouve effectivement dans l'homme intérieur. Penser la vie sociale et politique en vu du bonheur de chaque citoyen en Afrique nécessite effectivement ce que vous appelez un réaménagement moral, qui passe par une réappropriation par les africains des valeurs. La valeur du bien commun, du bien d'autrui, de la sacralitée de la vie... Tous ces éléments qui placent l'amour au centre et l'élève lui-même comme valeur première. L'amour aujourd'hui me parait être le seule remède aux maux qui détruisent nos États de l'intérieur. Une chose est sûr, c'est que nos États sont malades parce que les citoyens le sont en premiers. Les citoyens sont malades, parce qu'ils ont oublié la valeur première des traditions en Afrique : l'amour. Cet amour que nous propose le christianisme que nous prétendons épouser, cet amour qui détermine notre agir au bien, au bien de la patrie, et de tous nos frères et soeurs. Le vote lui-même devient un acte que nous sommes appelés à poser en vu du bien, pour l'État et pour l'avenir de l'État.Participer à la Discussion
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