Le procès en assises l’ex-patron du Groupement de l’escadron blindé (GEB) de la gendarmerie ivoirienne, Jean Noël Abéhi, accusé de "complot contre l’autorité de l’Etat", est prévu lundi, a annoncé jeudi le juge Coulibaly Aboubacar, après la suspension d’une audience ayant porté sur une attaque d’une caserne de l’armée en décembre 2012 à Abidjan.
"L’audience est suspendue et reprendra lundi (8 janvier 2018)", a déclaré le juge principal Coukibaly Aboubacar, après l’audition d’un prévenu et de deux témoins dans l’affaire de l’attaque de la caserne de gendarmerie d’Agban, située dans le Nord d’Abidjan.
M. Abéhi, présent dans le prétoire n’a pas été entendu par les jurés. Vêtu en chemise pagne fleurie, d’un pantalon sombre et de sandale, il était assis devant le box du Conseil de l’Etat, isolé des autres prévenus.
L’ex-sergent-chef de police, Cyprien Lorougnon Grabo, qui se trouvait au messe de la caserne d’Agban le jour de l’attaque, le 23 décembre 2012, a été entendu. Il a dit n’être pas impliqué dans l’assaut, soutenant s’y être rendu à la suite d’une invitation du majordome, M. Dagnogo, alors qu’il était souffrant.
M. Lorougnon qui a laissé entendre qu’il n’était pas en odeur de sainteté avec M. Dagnogo, un officier de gendarmerie, s’est toutefois rendu à la caserne d’Agban ce jour sur invitation de son majordome, qui a ensuite "disparu".
C’est un "règlement de compte entre M. Dagnogo et moi", a-t-il lancé, clamant son innocence devant le tribunal, qui a aussi auditionné sa concubine, Raissa Keipo qui a donné sa version des faits en tant que témoin.
Sangaré Daouda, Maréchal des logies en chef au moment des faits, a témoigné avoir été agressé par les individus ayant mené l’assaut sur la caserne de gendarmerie d’Agban, notamment au niveau de l’escadron blindé, comprenant des armes lourdes.
Selon lui, les personnes appréhendées étaient "venues se servir en armes". L’un, dira-t-il, l’a neutralisé avec un pistolet automatique avant de progresser vers les engins blindés et l’armurerie.
L’ex-commandant du Geb, Jean Abéhi, comparaît par ailleurs dans le cadre de la crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011 ayant fait au moins 3.000 morts. L’audition des prévenus devrait prendre fin le 9 janvier, selon un avocat du Conseil de la défense.
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