Me Affoussiata Bamba-Lamine, membre du conseil de l’accusé Alain Lobognon, a ouvertement dénoncé l’ingérence du politique dans l’affaire qui oppose son client au ministère public.
12 mois de prison, assortis du paiement d’une amende de 300 mille Francs CFA. Le verdict peut paraître sévère mais pas assez pour surprendre Me Affoussiata Bamba Lamine, avocate de l'accusé Alain Lobognon. Elle qui croit sans réserve à un procès purement politique. « On est manifestement dans un procès politique, on ne peut l’appeler autrement », a dénoncé l’ex-ministre de la Communication à la presse à la sortie de l’audience qui s’est tenue le mardi 29 janvier 2019 au tribunal de première instance d’Abidjan.
L’acharnement qui a lieu sur son client, selon elle, serait la conséquence de la proximité de ce dernier d’avec le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Elle a également fait cas d’une prise de position du député de Fresco contre une éventuelle volonté du président Ouattara à briguer un troisième mandat. « Nous le disons très haut, c’est un procès politique tout simplement parce que M. Alain Lobognon est un proche de Soro Guillaume et parce qu’il s’est prononcé contre la tentative du chef de l’Etat Alassane à vouloir faire un troisième mandat », croit-elle savoir.
A cette audience, faut-il le rappeler toutes les exceptions relevées par le conseil de l’ancien ministre des Sports ivoirien ont été balayé du revers de la main par le juge président Sissoko Amourlaye et son équipe. Ce qui a poussé les avocats de la defense à claquer la porte. "On a assisté à une parodie d’audience parce que tout était pipé, tout était joué d’avance. Nous avons décidé de ne pas nous faire complice de cette mascarade judiciaire. Il était donc judicieux pour nous de sortir et de les laisser faire parce que dans tous les cas de figures on s’attendait à ce résultat" a expliqué l'avocate. Avant d'ajouter : "Quand on veut noyer son chien, on l'accuse de rage".
Pour l’avocate de la défense, le verdict de cette audiecence était prévisible puisque les juges avaient, dès l’entame du procès, montré « un déséquilibre en faveur du procureur ». Les exceptions soulevées par le conseil de la défense étaient en l'occurence, la question de l’immunité que confère à l’accusé Lobognon son statut de député et celui d’ex-membre du gouvernement conformément à la loi ivoirienne de juin 2005. L’incompétence des juges à statuer sur cette affaire avait été soulévée.
Les avocats de M. Lobognon ont promis faire appel de cette décision des juges dès demain, mercredi 30 janvier 2019.
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