Mamadou Koulibaly dit adieu à la politique active

C’est une surprise qui secoue la scène politique ivoirienne : Mamadou Koulibaly annonce sa retraite. L’ex-président de l’Assemblée nationale a partagé la nouvelle ce samedi 19 avril 2025, via un message sur ses réseaux sociaux. À quelques mois de la présidentielle, ce départ inattendu marque un tournant.

Une figure majeure depuis plus de 30 ans

Présent dans la vie politique depuis les années 1990, Mamadou Koulibaly a été ministre de l’Économie, député de Koumassi, puis président de l’Assemblée nationale sous Laurent Gbagbo. En 2011, après avoir rompu avec le Front Populaire Ivoirien, il fonde son propre parti : LIDER (Liberté et Démocratie pour la République).

Économiste brillant, penseur engagé, il s’est toujours battu pour le libéralisme économique et contre les régimes autoritaires.

"Il faut savoir partir"

Dans son message, il explique que cette décision est le fruit d’une longue réflexion :

"Dans le combat contre les autocrates, les kleptocrates, les dictateurs et autres potentats, il est crucial, à un moment, de prendre du recul pour ne pas devenir ce que l’on combat."

Pour lui, la politique ne doit jamais devenir une dépendance au pouvoir. Elle doit rester un engagement au service du bien commun.

Pas un retrait total

Même s’il quitte la politique active, Mamadou Koulibaly ne se retire pas du débat public. Il promet de rester disponible pour accompagner les nouvelles générations :

"Je suis à la retraite. Mais je ne suis ni oisif, ni solitaire. Je continue la lutte autrement, aux côtés de ceux qui reprennent le flambeau."

Il se positionne désormais comme un mentor, une sorte de "sage", pour transmettre son expérience sans chercher les projecteurs.

Un geste rare en Afrique

À bientôt 68 ans, Mamadou Koulibaly tourne une page importante. Mais il ne disparaît pas pour autant. Passionné par l’économie, la philosophie politique et l’éducation citoyenne, il compte continuer à partager ses idées.

Dans un monde politique souvent marqué par l’attachement au pouvoir, son départ volontaire fait figure d’exception. Il envoie un message fort : on peut quitter la scène avec dignité, sans renier ses convictions, et continuer à servir autrement.