Marcel Amon Tanoh, l’ex-ministre des affaires étrangères de Ouattara a rejoint les rangs de l’opposition ivoirienne à quelques jours de la Présidentielle 2020. Samedi 10 octobre 2020, il fait tonner la poudre au stade Félix Houphouet Boigny, à la faveur du meeting de l’opposition, par ses critiques acerbes contre son bienfaiteur. Le contraste est éloquent car Marcel Amon Tanoh est bel et bien l’homme qui a piloté le dossier de transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye.
Marcel Amon Tanoh a promis faire le grand déballage. Espérons qu’il fera la lumière sur son rôle dans le transfèrement de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, à la Cour Pénale Internationale (CPI). La confiance de ses nouveaux amis de l’Opposition passe inexorablement par des aveux sur ce dossier ô combien sensible pour les pro-Gbagbo. Au cas contraire, les partisans de l’ex-président ivoirien, pourraient le taxer d’être un infiltré à la solde du régime d’Abidjan.
Selon des sources bien introduites, le directeur de cabinet du Président Ouattara, depuis décembre 2010, s’est vu confier le dossier du transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye suite à un Conseil présidentiel présidé par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le secrétaire général de la Présidence, le regretté Amadou Gon Coulibaly, le frère du Président Ouattara, Birahima Ouattara, en charge des affaires présidentielles et le ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko. Le choix de Marcel Amon Tanoh pour la gestion de ce dossier, s’explique, selon nos sources, par son intransigeance sur la question. Avec beaucoup de compétence et de droiture, MAT (Marcel Amon Tanoh, ses initiales) conduit cette opération nocturne d’Odienné à Abidjan, puis à La Haye. S’en suivra l’organisation des témoins à charge contre Gbagbo. C’est donc en toute connaissance de cause que Marcel Amon Tanoh, l’interlocuteur du procureur Fatou Bensouda, affirme mordicus que ‘‘celui qui a fait les va et vient entre les présidents Ouattara et Bédié, qui sait ce qu’ils se sont dits de 2011 à 2019, c’est bien lui’’. Et le dossier Gbagbo figure au nombre des offices menés avec brio par Marcel Amon Tanoh.
Marcel Amon Tanoh roule-t-il pour Soro ?
1990-2019 : 29 ans que Alassane Ouattara s’est entiché d’amitié pour Marcel Amon Tanoh, gendre de Félix Houphouet Boigny, qu’il prend dès lors sous son aile. La pomme de discorde entre ces deux amis de longue date, se réduit-elle à la volte-face d’Alassane Ouattara, relative à sa candidature ? Quel intérêt pour Marcel Amon Tanoh, dans les bonnes grâces de Ouattara, de prétendre à la magistrature suprême, vu son impopularité traduite par son échec aux législatives 2011 chez lui, à Aboisso, bien que secrétaire général de la Présidence ?
Peut-être, faut-il y voir son inclination pour Guillaume Soro, l’ex-chef du Parlement ivoirien. Cette révérence le conduit en 2002 au cœur de la rébellion ivoirienne. Ministre des transports, proposé par le Rassemblement Des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, au gouvernement de large ouverture de Gbagbo, Marcel Amon Tanoh quitte le pays avant de démissionner. De sources concordantes, MAT était en route pour rallier Bouaké pour prendre les rênes du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI). Il sera interpellé par le Président Omar Bongo Ondimba sur insistance d’Alassane Ouattara. Jointe par téléphone, jeudi 15 octobre 2020, l’équipe de communication du ministre Marcel Amon Tanoh s’était engagée à nous recontacter le même jour pour réagir suite à ses révélations. « Nous vous reviendrons », nous assurait Landry Kouyo. Sran Kouassi ne décrochant pas nos appels. Un jour plus tard, aucune réaction. Candidat recalé par le Conseil constitutionnel, Marcel Amon Tanoh avait annoncé le grand déballage. Ses adversaires semblent décidés à lui apporter une riposte graduée.
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