Amadé Ouérémi, le principal accusé des tueries de Duékoué qui ont eu lieu fin mars 2011, a accusé lors de son audition du mercredi 7 mars 2021, les présidents Gbagbo et Ouattara d’être les « grands » responsables de ces massacres.
L’ancien chef militaire du Mont Péko, Amadé Ouérémi, accusé de crimes contre l’humanité lors des tueries de masse à Duékoué (817 personnes tuées) en fin mars 2011, était à nouveau devant les juges du mercredi 7 au jeudi 8 avril 2021. Accablé par de nombreuses preuves contre lui, l’ex-combattant n’a pas pu s’empêcher de pleurer à la barre. Des images d’Amadé Ouérémi en tenue militaire, en tenue de Dozo (chasseur traditionnel), armes au poing sur les différents champs de bataille à Duékoué en compagnie de ses sous-fifres, ont été présentées au cours son audition.
Confondu, il a accusé les présidents Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara d’être les ’’grands responsables’’ de tout ce qui s’est passé pendant la crise de 2010-2011. « Si Gbagbo avait reconnu sa défaite, il n’y aurait pas eu tout ça. Le président Ouattara a dit aussi qu’il a gagné. C’est à cause de cela qu’il y a eu des palabres », a-t-il déclaré les yeux larmoyants. Poursuivant sa narration, il a exigé la comparution de tous les responsables de la rébellion ivoirienne. « Appelons tous les responsables de la rébellion et chacun va s’expliquer (…). Dans la rébellion, il y a deux grands responsables, le président Gbagbo et le président Ouattara », a-t-il ajouté.
Lors de sa première comparution le 24 mars 2021, l’ancien ‘’maître’’ du Mont Péko avait avoué avoir agi sous les ordres de certains officiers des ex-Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Amadé Ouérémi avait cité entre autres le colonel Losseni Fofana, Koné Daouda et Coulibaly de Kouibly. « J’étais un élément de quelqu’un, donc je ne comprends pas pourquoi on m’accuse. Dieu même sait que je n’ai pas fait tout cela seul », s’était-il défendu.
Suspendu, le procès d’Amadé Ouérémi reprendra le mercredi 14 avril 2021. Il est le premier membre des ex-FRCI à être jugé pour crimes commis pendant la crise postélectorale qui a secoué la Côte d’Ivoire de 2010 à 2011. Et dont le bilan selon l’ONU est d’au moins 3000 morts.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article