Depuis le début de cette année 2017, le régime d’Alassane Ouattara est sérieusement secoué. D’un côté, ses soutiens militaires (8400 soldats) ont débrayé à maintes reprises pour réclamer des primes de guerre de douze (12) millions Fcfa pour chacun. Une situation qui a troublé la quiétude des populations et qui continue de fragiliser la paix en Côte d’Ivoire, même si les revendications ont été satisfaites. De l’autre côté, ce sont les alliés politiques qui troublent le sommeil de Ouattara, au sujet de l’alternance en 2020.
Les grèves dans l’administration et dans l’armée ainsi que les soulèvements des ex-combattants démobilisés ont visiblement affecté l’image et l’honneur du président Alassane Ouattara, au point où le chef de l’Etat s’était muré dans un long silence. Le chef de l’Etat lui-même l’avait avoué. D’aucuns ont affirmé que le mythe Ouattara est tombé. Sans véritables solutions face aux armes qui crépitaient, il s’est plié aux exigences des soldats en payant l’entièreté des douze millions Fcfa, après une tentative de fermeté qui lui a valu une déculottée. Ce revers, Ouattara n’a pas digéré.
Maintenant que le chef de l’Etat semble avoir toutes les cartes en main et avoir pris le contrôle de la situation, il veut dérouler « le rouleau compresseur ». Ce qu’a révélé Hamed Bakayoko, son ancien ministre de l’Intérieur, devenu le nouveau ministre de la Défense, depuis mercredi 19 juillet 2017. « Vous voyez le président Ouattara, souvent il ne parle pas. Mais il se prépare. Quand il va dérouler le rouleau compresseur, ceux qui s’amusent sauront que le brave-tchê reste toujours le brave-tchê », avait déclaré ce dernier.
Quatre jours après cette révélation, au lendemain de son retour du Burkina Faso, Ouattara remanie son gouvernement. Il consolide les pouvoirs de ses très proches collaborateurs, membres de son parti le RDR à qui il donne le contrôle de l’armée et des finances. En effet, le président Ouattara a arraché le ministère de l’économie et des finances au PDCI et l’a attribué à son militant Issa Coulibaly. Il a démis le jeune Cissé Abdourahamane pour confier le ministère du Budget et du portefeuille de l’Etat au Premier ministre Gon. Il a remis l’entièreté du pouvoir au ministère de la Défense à Hamed Bakayoko. Paul Koffi Koffi et Alain Donwahi qui se sont succédé à ce département n’étaient que des ministres délégués auprès du chef de l’Etat.
La suite de ce chamboulement a été une riposte d’hommes armés qui ouvert le feu à Abidjan, dans la nuit d’hier mercredi. Depuis janvier 2017, les militaires et ex-combattants dits proches du régime n’ont de cesse de braver l’autorité du président Ouattara. S’ils sont les auteurs des tirs dans la nuit d’hier, pour marquer leur désapprobation, il y a de quoi craindre les jours qui viennent pour la Côte d’Ivoire. Le chef de l’Etat ayant de décidé de jouer la carte de la fermeté, la situation risque d’être explosive vu qu’en face, les adversaires sembles décidés de ne pas se laisser faire. Jusqu’où ira Ouattara ? Et quelle sera la réaction des autres ? Vivement que la sagesse habite les uns et les autres afin que l’on n’atteigne pas un niveau de non-retour dont la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens n’en ont pas besoin.
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