La mort a encore endeuillé la famille du Front populaire ivoirien (Fpi), en arrachant à l'affection de tous, Marcel Gossio, l’ex-Dg du port autonome d’Abidjan,. Victime d’une crise cardiaque, il a tiré sa révérence, dans la soirée du dimanche 21 octobre 2018. Une mort tragique qui a fait sortir Damana Pickass de sa tanière. Cet ex-responsable de la FESCI a, dans une lettre ouverte, rendu un hommage sur les réseaux sociaux à celui qu'il appelle affectueusement "Le Père''.
HOMMAGE DU VICE PRÉSIDENT DAMANA ADIA PICKASS AU DG MARCEL GOSSIO:
Je peine à le croire... et pourtant je suis obligé de m'y faire.
Adieu Marcel Gossio
Adieu le père
La traîtresse, la faucheuse imprévisible nous aura encore eu de plein fouet. Je ne me suis pas encore remis du choc de la disparition du ministre N'dori Raymond que cette mort impertinente a récidive... et comment ?
Marcel Gossio himself.
Quelle tragédie !
Quelle tristesse !
Quelle perte !
Nous nous sommes rencontrés et connus véritablement quand j'étais à la direction de la Fesci. Tu dirigeais à l'époque l'Apeeci (l'association des parents d’élèves et étudiants de Côte d'ivoire). Tu étais si avenant à notre encontre, si disposé et engagé dans la défense de notre cause, que nos chemins se sont épousés désormais. Toute cette génération, la mienne s'est éprise d'un amour particulièrement fort pour toi.
Tu étais un père pour nous, au sens propre du terme. Ta résidence du Plateau Dokoui nous était aisément accessible et nous étions assurés d'y soulager notre faim à chacun de nos passages. Dieu seul sait exactement ce que cela représentait à l'époque.
Par la suite, la transition militaire t'avait rapproché des impitoyables réalités de l'université. En effet, en ta qualité de nouveau directeur général du CROUA ( Centre régional des œuvres universitaire d'Abidjan), tu comprenais mieux le sens réel du combat de la Fesci relativement aux conditions pénibles des étudiants. Puis survint la période de la campagne présidentielle de 2000. J’étais entre temps devenu le responsable des jeunes du FPI. On avait quitté le milieu universitaire pour la politique. Cette campagne face aux militaires qui avaient prévu les pires scénarios avait été une aventure risquée mais riche en enseignements. On avait vaincu ensemble tous les périls et notre triomphe électoral puis populaire fut glorieux.
Au lendemain de cette historique victoire, tu avais été désigné par nomination au poste stratégique et convoité de DG du Port Autonome d'Abidjan. L'homme de main et de confiance du président Gbagbo que tu étais, a été à la hauteur de la mission. Tu as pu restaurer le PAA que la junte militaire avait pratiquement mis en cessation de payement. Et tu en as surtout fait l'un des ports les plus prestigieux d'Afrique en terme de volume d'échange, après celui du géant Sudafricain de Durban. A la tête du poumon de l'économie ivoirienne, tu comprenais et gérais automatiquement certains problèmes. A telle enseigne que à l'éclatement du complot international dans l'affaire des déchets toxiques du probo koala, tu n'as jamais été seul. Ensemble mobilisés comme un seul homme avec le président en tête, nous avons déjoué ce complot. Ton honneur et ta dignité avaient été saufs. Ce fut un retour d'ascenseur à un homme à qui plusieurs jeunes indépendamment de leur conviction politique, devaient leur premier emploi.
Dans les ultimes instants de la république pendant la crise post électorale de 2010, je t'ai vu débarquer contre toute attente ce dimanche 10 avril 2011 à la résidence du président Gbagbo. En ces moments là, ce n’était vraiment pas une destination indiquée car on y côtoyait la mort au quotidien. Père Gossio, tu y étais donc quand les français ont donné l'assaut terrestre pour arrêter le président Gbagbo et le remettre aux soldats de Monsieur Ouattara.
Comme des miraculés nous nous sommes revus des jours plus tard à Accra en exil. L'homme intrinsèquement bon et humain que tu étais avait manifesté sa solidarité à bon nombre de camarades en difficulté. Tu t'étais soucié de l'enfer que nous jeunes, sans moyens et impréparés à cette donne, allions vivre. Depuis le Maroc en 2011 tu te manifestais à notre encontre personnellement.
Puis il fut un temps où les réalités de l'exil rendaient moins régulière nos contacts. Par la suite, j'ai appris ton retour à Abidjan ce 17 janvier 2014. Tu ne m'en avais pas soufflé mot. Une fois à Abidjan, la communication fut totalement coupée. Ce n'est que récemment, il y'a à peine trois mois que par l'entremise de Akpa Landry Cherico, nous avons repris contact téléphoniquement. Pendant environ une heure, tu as parlé sans interruption. Tu m'as parlé, souvent avec émotion, ce qui était tout à fait normal.
Je conserve ce qu'on s'est dit...
Je suis vraiment rempli de chagrin. Ta brutale disparition crée un grand vide. Je te pleure Gossio. Je suis devasté. Maman Gossio, je suis avec toi sous cette bâche mortuaire.
Que Dieu se souvienne de tes bienfaits, qu'il pardonne tes faiblesses et te reçoive dans son royaume. Tu resteras gravé dans nos cœurs. Repose en paix vieux père.
#Damana_Adia_Pickass, vice président du FPI, chargé de la politique de la jeunesse et du service civique.
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