À Grand-Bassam, la situation reste toujours délétère. Et les informations qui provenaient de cette commune balnéaire, le vendredi 19 octobre 2018, étaient des plus effrayantes.
Et pour cause, selon des informations persistantes, le quartier France, dans la commune de Grand-Bassam, qui abrite le siège du royaume des N’Zima Kotoko de Côte d’Ivoire, aurait été le théâtre d'actes de vandalisme perpétrés par des jeunes et des femmes en colère. Ceux-ci protestaient, dit-on, contre les résultats de l'élection des conseillers municipaux du 13 octobre 2018, proclamés par la Commission électorale indépendante (Cei) qui donnaient Georges Philippe Ézaley, le maire sortant issu du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), perdant.
Ainsi, des vandales auraient pris d'assaut le palais royal, et saccagé même la cour royale. Ces informations qui circulaient, faisaient également état de ce que le roi Amon Tanoé Désiré, par ailleurs président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire, aurait nuitamment emporté le sceptre royal et tous les attributs royaux pour les mettre en lieu sûr, en cette période de forte contestation.
« Nous allons coûte que coûte destituer ce roi. Qu’il aille commander du côté du Rhdp. Nous, on va mettre Ézaley comme notre nouveau roi », a explosé un jeune en colère que nous avons rencontré, au quartier France, hier soir, ranimant ainsi le débat sur la royauté dans le secteur. En effet, à en croire des partisans du maire sortant et certaines personnes introduites, le roi des N'Zima Kotoko se serait immiscé dans la décision de proclamation des résultats du scrutin du 13 octobre. Ce qui aurait fait basculé la balance du côté du candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Jean-Louis Moulot. Cette information a suscité des réactions de mécontentement au sein du royaume.
Interrogé sur cette situation qui prévaut à Grand-Bassam, le porte-parole du roi, le célèbre cinéaste Gnoan M’Balla, a balayé du revers de la main toutes ces idées « révolutionnaires ». « Tout cela est faux. Toutes les installations du royaume sont en place et personne n’est prêt à détrôner le roi. Il faut peut-être des préjudices plus graves, mais on n'en est pas encore là et de toutes les façons en pays N’Zima, la destitution du roi, si cela s’avère nécessaire, obéit à tout un processus », a-t-il déclaré.
Notons que sa Majesté Awoulaé Tanoé, étant le président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, est régulièrement à Yamoussoukro où se trouve le siège de cette institution.
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