Nous sommes-là pour parler de l'humain que malheureusement, nous n'avons connu que dans ses dernières années. C'est vrai, beaucoup vont s'interroger pourquoi Charles peut-il rendre hommage au président Henri Konan Bédié. Quand j'étais à La Haye, l'homme politique de Côte d'Ivoire qui m'a le plus assisté, qui m'a témoigné une solidarité africaine, c'est le président Henri Konan Bédié.
Il m'a envoyé deux délégations de haut niveau pour prendre de mes nouvelles. Au moins une fois par mois, mon téléphone sonnait et c'est la voix du président Henri Konan Bédié : "mon fils, comment vas-tu? Tiens bon, ton pays t'attend". Quand je suis revenu au pays, en novembre 2022, j'ai été reçu à Daoukro par le président Bédié.
Il m'a reçu à déjeuner. Il m'a reçu comme un père reçoit un fils qui sort de prison, avec tout le rituel qui accompagne cela. Avec toute la symbolique qui accompagne cela.
Comment pourrais-je être absent, au moment où ce grand homme-là nous quitte ?
En léguant cette valeur de rassembleur d'hommes qu'il a été, au-delà de son parti politique. C'est ça un homme d'État. Le président Bédié a rassemblé au-delà de son parti politique. Il n'a pas été chef de clans.
C'est un homme d'État. C'est ce témoignage-là que je suis venu faire. Le président Bédié était aussi un homme de pardon. Il pardonnait ceux avec qui, il n'a pas toujours eu de bons rapports et j'en suis un symbole.
C'est ça aussi un homme d'État. Au moment où nous allons nous séparer de lui, mon souhait le plus ardent, c'est que tous autant que nous sommes, qui depuis quelques mois, pleurons la disparition de notre père à tous, je voudrais qu'on maintienne et qu'on entretienne cet héritage d'homme rassembleur qu'il fût pour qu'on puisse se rassembler autour de la Côte d'Ivoire pour que cet idéal dont il a toujours rêvé puisse se réaliser. Oui, le président Bédié, un homme qui a de la tenue et de la retenue. Voilà l'homme qu'il a été.
Oui, le président Bédié, un homme qui sait renoncer pour faire grandir la Côte Ivoire. A quoi sommes-nous prêts à renoncer, autant que nous sommes ici? Voilà la question qui va se poser à nous, au soir du samedi prochain.
A quoi sommes-nous prêts à renoncer pour notre idéal commun ? Cette Côte d'Ivoire qui va compter au sein des nations. Cette Côte d'Ivoire qui ne sera pas toujours un sac au dos.
Cette d'Ivoire qui ne va pas toujours tendre la main, mais cette Côte Ivoire qui sera grande comme l'a souhaité Houphouët-Boigny, comme l'a souhaité surtout le président Henri Konan Bédié que nous pleurons aujourd'hui. Souvent, le président Bédié a renoncé pour la Côte d'Ivoire. Beaucoup de nous ne l'ont pas compris.
Aujourd'hui, il part et nous qui sommes-là, nous les vivants, sa vie nous interpelle. A quoi sommes-nous prêts à renoncer ? Cet homme qui part, nous lui disons adieu. Adieu l'homme de paix, adieu l'homme qui sait renoncer et qu'il repose en paix. Condoléances à vous tous.
Je vous remercie.
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