Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement
démocratique africain (PDCI-RDA) est le parti qui a bâti la Côte d’Ivoire
moderne avec son fondateur Félix Houphouët-Boigny. En dépit de la perte du
pouvoir suite à un coup d’Etat militaire perpétré le 24 décembre 1999, le parti
doyen reste néanmoins le plus grand parti du pays tant par son organisation,
son implantation sur le territoire national que par ses cadres. Toutefois,
l’ancien parti unique est en grand danger. Il peut s’effondrer comme un château
de carte du jour au lendemain.
En effet, le vieux parti est dirigé de main de maître par
Henri Konan Bédié, héritier politique de Félix Houphouët-Boigny depuis 1993. 27
ans après, l’ancien chef d’Etat qui a franchi la barre des 86 ans est à bout de
force. Pour preuve, le jeudi 15 octobre dernier, le Sphinx de Daoukro est
apparu visiblement fatigué et tenait difficilement débout en compagnie de
Pascal Affi N’guessan, face à la presse nationale et internationale. Cela va
s’en dire que l’octogénaire ne pourra plus régenter son parti pendant
longtemps.
Seulement voilà, malgré les nombreux hauts cadres qui
pullulent au sein du PDCI-RDA, aucun ne se distingue véritablement en tant que
probable successeur de Henri Konan Bédié. Celui qui était a priori pressenti
comme héritier politique n’était autre que son poulain Niamien N’goran. Mais
l’ancien ministre de l’Economie et des Finances s’est totalement grillé lors
des dernières législatives où il a été battu par le jeune Akoto Olivier à
Daoukro.
En outre, pour ne pas arranger les choses, le parti du père
de la nation a perdu de valeureux cadres comme l’ancien ministre et président
du Conseil, économique, social et environnemental, Charles Diby Koffi, décédé
le 7 décembre 2019, et l’ancien Premier ministre et Vice-président, Daniel
Kablan Duncan, qui est parti sous d’autres cieux.
Il est vrai, le parti est loin d’être dépourvu de cadres non
moins valeureux malgré tout. Cependant, en le passant au scanner, il s’avère
difficile de percevoir le profil de ce cadre charismatique qui jouit d’une
légitimité populaire et capable de fédérer toutes les énergies.
"Qu’à cela ne
tienne ! Le Sphinx de Daoukro peut toujours anticiper l’émiettement ou la chute
libre du PDCI-RDA par la préparation, l’émergence et le positionnement d’un
jeune cadre dynamique."
Par ailleurs, le parti doyen a pris le haut risque de
boycotter activement l’élection présidentiel du 31 octobre prochain. En cas
d’échec, Bédié et son parti seront financièrement asphyxiés et le Rassemblement
des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) prendra du plaisir à
favoriser sa liquéfaction. Ce, par le débauchage de ses cadres, restés fidèles,
qui fuiront la misère. Ce d’autant plus que, comme aime à le dire le
journaliste-communiquant Brahima Coulibaly, «
la misère n’a pas de charme ».
Qu’à cela ne tienne ! Le Sphinx de Daoukro peut toujours
anticiper l’émiettement ou la chute libre du PDCI-RDA par la préparation,
l’émergence et le positionnement d’un jeune cadre dynamique. A court terme !
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