Présente en Côte d’Ivoire depuis le 4 octobre 2020, la mission conjointe de l’Organisation des nations unies (Onu), de l’Union africaine (Ua) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a échangé, hier, avec l’opposition ivoirienne.
Cette rencontre qui avait pour objectif de recueillir les préoccupations des uns et des autres à quelques jours de la présidentielle prochaine, s’est déroulée à la représentation de la Cedeao, à Abidjan-Cocody.
A l’issue de la rencontre, Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi) et candidat à la présidentielle, a salué l’initiative de la communauté internationale. Qui, pour lui, a pris conscience des risques que comporte ce scrutin, des risques d’affrontements qui peuvent être le résultat d’une élection mal organisée.
« Nous avons réitéré nos conditions, à savoir que la Commission électorale indépendante soit réformée, que le Conseil constitutionnel ait à sa tête une personnalité qui inspire confiance, qui peut nous rassurer à la proclamation effective des résultats issus des urnes et que tout soit mis en œuvre aussi bien au niveau local que central, pour que l’opposition soit dignement représentée », a déclaré Pascal Affi N’Guessan.
Selon lui, c’est à cette condition qu’il y aura des élections crédibles et apaisées.
Il a par ailleurs proposé le report du scrutin présidentiel afin que « nous engagions un dialogue national et que nous trouvions les compromis nécessaires pour que nos compatriotes qui doivent aller voter y aillent dans la sérénité, la paix et la stabilité ».
« Pour que le pays puisse rompre avec ses 30 ans de violence et d’instabilité, il faut que nous nous donnions le temps et les moyens d’une élection véritablement transparente et apaisée », a encore proposé Pascal Affi N’Guessan, soulignant que son parti aurait souhaité une transition d’un an pour mettre tout à plat. « Le pays a besoin de refondation », a-t-il justifié.
« Si nous ne voulons pas de cette transition, alors il faut qu’on garantisse des élections véritablement transparentes dans un délai de trois mois », a-t-il conclu.
Outre le président du Fpi, la commission conjointe à également échangé avec la plateforme de l’opposition constituée de plusieurs partis politiques. On note, entre autres, l’Udpci, l’Urd, l’Upci, le Rpp, le Gps. Le président de l’Udpci, Albert Mabri Toikeusse, a, au nom de ces formations politiques, salué la rencontre avec la communauté internationale qui leur a permis d’exposer ce qu’ils reprochent au pouvoir.
« Nous avons présenté avec le soutien des parlementaires de l’opposition, les préoccupations du peuple de Côte d’Ivoire relatives à la présidentielle. Nous avons évoqué la nécessité de revisiter la Cei, la recomposition du Conseil constitutionnel, le retrait de la candidature du Président Alassane Ouattara, le retour des exilés dans leur pays. Nous avons également demandé la mise en place d’une commission d’enquête sur les tueries relatives aux protestations que le peuple a conduites il y a quelques semaines dans la rue, l’audit de la liste électorale actuelle », a-t-il déclaré.
Aussi a-t-il prévenu que si ces conditions ne sont pas réunies, l’opposition ne participera pas à cette élection. « Nous avons l’espoir que la communauté internationale prendra ses responsabilités pour accompagner le peuple de Côte d’Ivoire dans la consolidation de la démocratie et donc dans l’organisation d’élections justes, transparentes et apaisées », a conclu Albert Mabri Toikeusse.
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