Face à la presse ce vendredi 16 octobre 2020, la plateforme
de la désobéissance civile constituée des partis d’opposition a pris de graves
décisions relativement à l’élection présidentielle 2020. Ce, par la voix du
porte-parole de la plateforme Pascal Affi N’guessan.
Ci-dessous les propos liminaires de Pascal Affi N’Guessan,
porte-parole de la plateforme, candidat du FPI à l’élection présidentielle.
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers amis de la presse,
Je vous remercie d’être présents nombreux, ici au siège du
PDCI-RDA où nous accueille le président Henri Konan Bédié.
Vous avez répondu à l’invitation de la plateforme de
l’opposition ivoirienne pour la désobéissance civile qui nous réunit tous
autour d’un combat commun. Un combat sans merci contre le troisième mandat,
pour une élection présidentielle juste, transparente et inclusive et au-delà de
tout, pour la paix, pour la démocratie en Côte d’Ivoire. Merci de nous donner
aussi la possibilité, à travers vous et vos différents médias, de nous adresser
directement à nos concitoyens.
Nous connaissons leur inquiétude devant les risques
insensés, les risques démesurés pour la paix, qu’Alassane Ouattara fait courir
à notre pays. Nous savons leur désarroi, leur crainte de voir ressurgir le
spectre de ces années de haine et de larmes qui sont encore dans toutes nos
mémoires. Mais par-dessus tout, nous mesurons leur détermination, leur
résolution, leur courage. Ce courage inouï dont ils ont fait preuve samedi pour
rejoindre le giga meeting de l’opposition.
Rien n’a arrêté le peuple de Côte d’Ivoire, ce peuple
amoureux fou de la liberté. Il a marché, parfois des kilomètres, bravant les
barrages, les violences, les intimidations, passant outre à l’inquiétant
dispositif militaire déployé aux abords du stade. Vous avez été témoins de ces
scènes, vous les avez racontées.
Le régime a voulu intimider et museler le peuple de Côte
d’Ivoire. Car un peuple qui se lève, c’est toujours une menace pour une
dictature. Mais il n’a pas réussi et il ne réussira pas ! Rien n’arrêtera
désormais le peuple de Côte d’Ivoire. Rien ne l’arrêtera parce qu’il est animé
par une soif ardente de changement. Une soif ardente d’en finir avec la
dictature sournoise instaurée par Alassane Ouattara et qu’il entend perpétuer.
Pour nous, le Félicia se voulait une main tendue, un appel à
la discussion, l’expression de notre volonté de négocier. Nous espérions que ce
raz de marée humain, refusant de manière à la fois tranquille et résolue le
tripatouillage électoral, l’exclusion de plusieurs candidats dont certains sont
à mes côtés, la forfaiture du 3ème mandat, contraindrait le pouvoir au
dialogue. Nous l’espérions parce que, à nos yeux, le règlement pacifique des
conflits doit être la norme dans une Côte d’Ivoire mature.
Nous avons tous dans ce pays suffisamment souffert,
collectivement, individuellement, pour connaitre le prix de la guerre et la
valeur de la paix, pour savoir aussi que l’on ne perd jamais la face en donnant
une chance à la paix.
Et pourtant, le régime est resté sourd à tous nos appels. Il
prend sciemment, délibérément, le risque de plonger notre pays dans des
affrontements dont nous ne voulons à aucun prix. Car il n’y a pas de pires
violences que celles qui opposent les enfants d’un même pays. Alassane Ouattara
en porterait seul la pleine et totale responsabilité :
- Seul face au peuple de Côte d’Ivoire qui dit NON !
- Seul face à la Communauté Internationale qui observe cette
dérive dictatoriale avec consternation.
Parce qu’il est resté sourd à nos appels au dialogue, il
nous contraint désormais à entrer dans une nouvelle séquence politique : l’acte
2 de la désobéissance civile.
Nous entrons dans la phase active de la désobéissance civile
parce que nous y sommes contraints par l’aveuglement du régime.
Parce qu’il se sait minoritaire et qu’il ne peut pas gagner
une élection transparente et démocratique, il a décidé d’opérer un passage en
force, un braquage électoral. Le peuple ivoirien a le devoir de résister pour faire
barrage à la forfaiture et de défendre la démocratie.
Ensemble nous lançons un appel solennel à nos militants, nos
sympathisants, nos électeurs et au-delà à tous nos compatriotes épris de
justice et de liberté. Nous leur demandons, avec gravité, de faire barrage, par
tous les moyens légaux, au coup d’Etat électoral que s’apprête à commettre un
président félon accroché au pouvoir.
Cette phase de la désobéissance civile vise à :
- empêcher le convoyage et la distribution de tout matériel
électoral.
- empêcher l’affichage électoral.
- empêcher les meetings de campagne.
- empêcher la distribution et le retrait des cartes
d’électeurs.
- manifester dans les formes et par tous moyens appropriés
leur opposition au coup d’Etat électoral en cours.
Notre désobéissance civile est un acte de résistance à un
double coup d’Etat :
- Un Coup d’Etat constitutionnel : Alassane Ouattara est
inéligible. Donc maintenant Basta !
- Un Coup d’Etat électoral avec la prise en otages du
Conseil Constitutionnel et de la CEI.
Ce qui est en cours ne s’appelle pas une élection
présidentielle. Cela s’appelle au choix : Un coup de force ; Un coup d’Etat ;
Un braquage ; une imposture, un simulacre… C’est à coup sûr une forfaiture !
Cela ne peut d’ailleurs pas s’appeler une élection
présidentielle puisque celle-ci est rendue impossible par l’absence de
représentants de l’opposition au sein de la CEI.
Comme cela ne s’appelle pas une élection présidentielle, le
président Henri Konan Bédié et moi-même avons précisé hier que le processus en
cours ne nous concernait pas.
Parce que nous sommes candidats à l’élection présidentielle,
la vraie, nous ne pouvons être complices ou otages de ce simulacre. Et comme
les Ivoiriens veulent une vraie élection présidentielle, loyale, transparente
et inclusive, j’ai confiance en leur mobilisation pour la désobéissance civile.
Nous n’avons pas le droit de reculer. Ce serait trahir une
cause historique ; bâtir une Côte d’Ivoire vraiment réconciliée et vraiment
démocratique.
Nous irons jusqu’au bout parce que notre combat est juste !
L’histoire nous apprend que les combats justes l’emportent toujours.
Fait à Abidjan le 16 octobre 2020
Pour la plateforme de l’opposition
Pascal Affi N’Guessan
1 Commentaires
Zapayoro
En Octobre, 2020 (10:16 AM) Bonjour à toutes les citoyennes et les citoyens de ce Beau pays qu'est la Cote d'Ivoire.Voici des gens comme Affi N'Guessan Pascal , quand Bédié était aux affaires , ils ont tout fait pour faire alliance avec le RDR pour faire le Boycotte actifs . Nous savons ce que ç'a donné ( des centaines de victimes) ç'en avait pas empeché Nzuéba d'etre président.
Aujourd'hui encore c'est ces memes personnages qui veulent encore qu'il y'ait des victimes mais n'empechera pas ADO d'etre élu. Alors qu'ils arretent un peu. comme ils sont forts qu'ils arretent les allainces de contre nature et que chacun aille faire son boycotte actif. S'il veulent détruire ce que nous avons mis 8 (huit ans ) à construire avec vigueur , nous allons les mater avec ferveur. Trop c'est trop.
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