Il a fallu que le PDCI-RDA hausse le ton pour que le gouvernement ait un regard bienveillant envers les braves producteurs.
Le groupe parlementaire, dans une déclaration le 29 mars dernier, a proposé au gouvernent le paiement aux producteurs de cacao la somme de 2500 francs Cfa au moins le kilogramme pour la campagne intermédiaire.
« Etant donné que les producteurs des pays comme le Cameroun perçoivent actuellement 4 225 francs Cfa le kilogramme de cacao, à la faveur de cette envolée des cours, il serait injuste que le gouvernement ivoirien n’envisage pas une revalorisation substantielle des prix garantis pour les campagnes prochaines, à la hauteur des sacrifices que les producteurs de cacao ont consenti ces dernières années, en particulier au moment où ces prix internationaux étaient très bas et que le mécanisme du fonds de stabilisation n’a pas joué son rôle. (…) Au regard de ce qui précède, le Groupe Parlementaire PDCI-RDA à l’Assemblée nationale propose que, pour la campagne intermédiaire qui s’ouvre le 1er avril prochain, le prix bord champ garanti de cacao, soit fixé à un minimum de 2500 francs CFA par kilogramme », a réclamé le président Doho Simon et ses collègues députés du PDCI-RDA.
Leur demande on peut le dire, a trouvé pour une fois une oreille attentive, même si le gouvernement n’a pas totalement suivi le PDCI-RDA. C’est de bonne guerre. Mais grâce à ce parti, les producteurs peuvent souffler un tout petit peu. De 2500 francs CFA à 1500, il reste un petit pas de 1000 francs à franchir. Ce n’est pas de la mer à boire, car pour les énormes sacrifices que font les braves producteurs, le gouvernement peut et doit franchir cette barre.
Le gouvernement, au lieu donc de remercier le PDCI-RDA qui a fouetté son orgueil, a au contraire, par son ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du développement rural et des productions vivrières, Kobenan Adjoumani, a attaqué ce parti. « On a vu des gens proposer des prix de 2.500, 3.000 francs CFA. C’est pour cela que je dis, il y a ceux qui rêvent et ceux qui sont dans la réalité. Il ne faudrait pas jouer sur la conscience des populations. On ne doit pas utiliser le cacao pour faire sa politique. Voilà des gens, quand ils vont venir, ils vont faire pire que nous… », a violemment réagi le ministre d’Etat.
Et pourtant la beauté de la démocratie, c’est quand dans un pays, l’opposition s’oppose dans l’intérêt des populations. Et c’est ce que le PDCI-RDA a fait même si le gouvernement est encore loin de ce que le parti de Tidjane Thiam a demandé. Les producteurs, eux, sauront être reconnaissants un jour.
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