A la reprise du procès de Laurent Gbagbo et de son ex-ministre Charles Blé Goudé devant la cour pénale internationale, le 1er octobre, l’accusation a estimé que le procès devait aller à son terme et que les preuves contre les deux hommes existaient bel et bien.
Avec notre envoyé spécial à La Haye, au siège de la CPI, Pierre Firtion
Contestant les preuves du procureur, les avocats de la défense vont demander cette semaine l’acquittement, avant même d’avoir présenté leurs propres témoins. Leur répondant point par point, Eric MacDonald, le substitut du procureur qui mène l’affaire depuis maintenant plus deux ans, a rejeté chacun de leurs arguments.
Que ce soit à propos de la marche sur la RTI du 16 décembre 2010, du bombardement dans le quartier d’Abobo en mars 2011 ou encore du massacre de civils à Yopougon un mois plus tard, pour lui, pas de doute : les éléments de preuve contre le camp Gbagbo existent et ils sont nombreux.
De plus, ces crimes « n’étaient pas sans lien les uns avec les autres. Ce n’étaient pas des actes isolés. Les éléments de preuve démontrent qu’il existe manifestement une ligne de conduite », a ajouté Eric MacDonald en conclusion de sa tirade.
Le procureur général James Stewart avait lui abordait le matin une question d’ordre juridique : la chambre de première instance doit-elle s’interroger sur l’insuffisance de preuves ? A cette question, James Stewart a répondu par la négative, estimant qu’elle devrait attendre la fin du procès pour se prononcer sur ce point.
Autrement dit, pour l’accusation, les accusés doivent présenter leur défense et le procès doit aller à son terme. Un argumentaire qui n’a visiblement pas totalement convaincu le juge président.
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