Le parti de Laurent Gbagbo, le Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI) juge "impertinentes" les sanctions de la Cedeao contre le Mali et se dit disposé à accompagner une approche pacifique de la crise, dans une déclaration.
"Le Ppa-CI, conformément à la philosophie du dialogue prôné par son président, Laurent Gbagbo et de son orientation panafricaniste résolue (...) trouve excessives et impertinentes les mesures de rétorsions prises par la Cedeao contre le peuple malien", indique la déclaration.
Dans cette déclaration, signée du porte-parole du Ppa-CI, Katinan Koné, la formation politique "envisage d’envoyer, dès que possible, une mission d’information au Mali et en Guinée afin de mieux s’imprégner de la situation qui prévaut dans chacun des deux pays frères".
Le parti "se dispose à accompagner toute approche de règlement pacifique de la crise au Mali et invite la Cedeao à observer une rigueur dans le respect des principes démocratiques afin de prévenir les crises répétitives dans son espace".
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao, qui se sont réunis en sommet extraordinaire, le 9 janvier 2022 à Accra, ont au cours de cette session passé en revue les développements politiques au Mali, dans le contexte de la transition en cours, imposant des sanctions.
Ces sanctions aggravantes indiquent une fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cedeao et le Mali, la suspension des transactions commerciales entre les pays de la Cedeao et le Mali.
La Cedeao a également décidé du gel des avoirs de la République du Mali dans les banques centrales de la Cedeao, la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la Cedeao (Bidc et Boad) et l'"activation de la force en attente de la Cedeao".
Pour le Ppa-CI, "la situation exceptionnelle au Mali est une entorse au protocole additionnel A/SP1/12/01 de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance", s’interrogeant sur la pertinence des lourdes mesures coercitives prises à l’encontre du pays.
Le parti de Gbagbo "s’inquiète particulièrement de la tendance de plus en plus affirmée d’instrumentaliser les banques centrales, notamment la Beceao dont est membre le Mali, à des fins de règlement de crises politiques internes aux Etats".
Le Ppa-CI émet en outre "de fortes réserves sur le recours à la force, comme l’annonce le point 5 du communiqué, pour résoudre les crises politiques dans les Etats membres de notre espace communautaire".
Les forces de défense et de sécurité du Mali font face à la guerre que leur imposent les groupes djihadistes, déclarer une autre guerre à ces forces n’est qu’une forme d’aide directe apportée aux vrais ennemis de ce pays et de la sous-région que sont les djihadistes, poursuit la déclaration.
Le Ppa-CI encourage la Cedeao à continuer plutôt dans la voie du dialogue avec les autorités du Mali afin de trouver une solution définitive à la longue crise qui prévaut dans le pays et ce, dans l’unique intérêt du peuple malien, conclut la déclaration.
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