« Je suis chrétienne évangélique. Mes activités politiques étaient aussi marquées par des actions sociales en faveur des populations d’Abobo. En 2008 j’ai initié une tournée politique dans la région Baoulé. J’ai rendu à cette époque visite aux populations de Dimbokro, Bongouanou, Tiébissou, Bouaké, etc.
A Bouaké, j’ai rendu visite aux autorités politiques et religieuses de tous les bords. J’ai fait des dons au CHR et aux populations. (…) Je n’ai pas fait admettre des jeunes aux concours de police et de gendarmerie. Mon cabinet n’avait pas ce pouvoir.(...) Il me manque mon quotidien, ma liberté. Outre cela, j’aspire à vivre tranquillement dans mon pays, voir mes enfants, mes petits enfants vivre avec moi.
Je veux voir vivre des personnes sans agression. Je veux voir ce pays devenir moderne et développé que des pays d’Europe. Je souhaite contribuer à l’épanouissement et aider la Côte d’Ivoire à devenir auto suffisant en agriculture. Mais pour y arriver il faut exercer le pouvoir d’Etat. Car dans l’opposition on n’a pas les mêmes arguments et les mêmes moyens. La finalité de la politique c’est le bonheur et l’amélioration des conditions de vie des populations. Tout le monde doit faire la politique. Les hommes, les femmes, les jeunes doivent faire la politique pour apporter la paix à leur communauté. (…)
Le commando invisible est rentré en Côte d’Ivoire avant le second tour des élections. La situation à Abobo a été rude. Nous avons enregistré l’attaque de notre QG. Beaucoup de violences ont eu lieu là-bas. A la suite de cela, nous avons produire un rapport et informé l’Onuci et Choi pour venir sécuriser la commune. Malgré cela nous sommes allés de progression en progression de violences.
J’ai assisté les populations en vivres et en non vivres. Je le faisais avant même la crise. J’ai apporté des aliments et distribué des vaccins. La crise de 2011 m’a surpris et ne m’a pas surpris. D’abord j’ai été surprise car elle fut rude et intense. Le pays a été agressé mondialement. Le monde entier s’est levé contre la Côte d’Ivoire. Le pays a été attaqué militairement et assailli par la France.
Ce pays a pris l’aéroport de Bouaké, Abidjan et le port d’Abidjan. Nous étions un pays assailli. Cela a été très fort pour moi. Je ne m’attendais pas à ça car la France et ses alliés sont allés loin et trop loin. Non je ne fus pas surprise car c’est la fin de ce qui avait débuté en 2002. Sur notre territoire, nous avions toutes sortes de troupe. On ne pouvait pas échapper à la crise.
Actuellement on ne demande est-ce que tu es sur de ta victoire on se demande sur la légitimité. Je ne suis pas suicidaire. C’est la France qui est responsable de toute cette situation. La France va être vaincue. Pour cela, il faut des hommes, des femmes et des jeunes. Je n’avais pas le temps de coordonner la crise. Si je l’avais fait j’aurais vaincu la France.(…) Personnellement, je n’ai pas appelé à la résistance.
Les gens ont agi spontanément. J’étais optimiste quand à l’issue de la crise car je comptais sur les civils, la société civile pour mettre la pression sur la France. Tout moyen de combat n’est pas moyen de guerre. Les civils constituent un moyen de pression fort. (…) Après la proclamation des résultats par la CEI, la France ne pouvait pas reculer car on venait d’ouvrir la porte.
La France n’est pas bête. Elle est puissante. Si la Côte d’Ivoire n’avait pas cédé à la pression, la France aurait reculé. (…) Pendant le bombardement, le choix de fuir aurait été plus grave. L’exemple de Kadafi en Lybie est palpable. Dans la vie d’un homme, il faut assumer ses responsabilités jusqu’au bout. Je ne laisserai pas ma nation dans les mains de la France.
Peut-être que je vais mourir. Si je ne suis pas tuée je continuerai de me battre. J’espère avoir été le soutien qu’il faut à mon mari, Laurent Gbagbo. (…) J’ai connu les jeunes patriotes. Ils ont fait du bien à la Côte d’Ivoire. Dire qu’ils ont commis des exactions, c’est maqué de reconnaissance à leur égard. Grâce à eux, la Côte d’Ivoire est restée debout. J’attends les preuves des actes d’exactions dont ils sont victimes.
Je ne sais pas s’ils ont érigé des barrages. Je ne suis pas informé de leurs exactions. Il faut féliciter les jeunes patriotes. Je connais Blé Goudé. Il y avait beaucoup de structures qui composaient cette jeunesse. J’ai pris part à certains de leurs meetings pour les encourager et les féliciter. C’est à Abobo qu’il y a eu guérilla. Elle opposait le commando invisible et nos forces de Défense. C’est sous Guéi Robert que j’ai entendu pour la première fois des miliciens libériens. Ils parlaient anglais. Ils venaient du Liberia et de la Sierra Leone. Je pense que ceux sont ces hommes qui sont restés jusqu’en 2011. (…) J’aime mon pays.
J’aime la Côte d’Ivoire. Ce pays a droit à la souveraineté. Si je ne me bats, mon pays sera annexé. Je suis convaincu que tôt ou tard les blancs vont reculer. Le combat sera long mais va aboutir. Ma conviction est que le pays va retrouver sa paix, son développement et sa souveraineté. Le peuple ivoirien ne mérite pas ce qu’il a vécu. (…) ».
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