Sortie de Tiken Jah sur le Sénat: Quand la chefferie de Gbéléban se ridiculise

«Tout ce que Doumbia Moussa dit Tiken Jah a dit n’engage que lui. Nous envisageons d’envoyer son grand frère, Doumbia Alassane, député de Gbéléban, le chercher pour que nous puissions lui donner des conseils en famille», aurait déclaré le porte-parole de la chefferie traditionnelle de Gbéléban, Koné Issouf, selon l’AIP. Ce dernier aurait fait cette déclaration devant des cadres du RDR à l’occasion de la campagne pour les sénatoriales.

Cette sortie qui frise le ridicule suscite quelques interrogations. Tiken Jah est-il un membre de la chefferie de Gbeleban ? Lors de ces dernières sorties, a-t-il dit qu’il se prononçait au nom de cette chefferie ou de la population de Gbeleban ? Bien au contraire, il a dit qu’il est avec le peuple, qu’il « est le porte-voix du petit peuple », et qu’en dénonçant la mauvaise gouvernance en Côte d’Ivoire, il joue son « rôle » d’artiste engagé « pour éveiller les consciences ».

D’où vient-il que, parce que Tiken Jah est originaire de Gbeleban, la chefferie se sente interpellé au point de faire une telle déclaration ? « Tiken Jah, c’est notre fils, il peut se tromper. Notre devoir c’est de lui parler et nous allons le faire »

Doit-on comprendre que les actes de l’artiste, ses positions, ses chansons à l’égard des régimes de Bédié et Gbagbo lui ont été dictés par la chefferie de Gbeleban. Ou du moins, cette chefferie a cautionné les faits et propos de l’artiste lorsque ce dernier s’en prenait au pouvoir de ces deux ex-présidents ? En tout cas, cette sortie, une première car jamais on n’a vu la chefferie de Gbeleban dénoncer des propos de Tiken Jah, porte-à croire que oui. Et dire que les chefs devraient être neutres et du côté du peuple. Vraiment dommage !