Tiburce Koffi : « Ce n'est pas le Rdr qui a demandé le parti unifié »

L'ex-directeur de l'Institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (Insaac), Tiburce Koffi, était, dimanche 17 juin 2018, l'invité de la Radio Pdci-Rda. Il s'est prononcé sur l'actualité politique nationale dominée par le parti unifié.

Réputé pour ses coups de gueule, et son style tranchant, l'écrivain, aujourd'hui installé aux États-Unis, a qualifié la classe politique ivoirienne de « médiocre ».

D'après l'auteur de « Non à l’appel de Daoukro », le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, doit assumer ses déclarations puisqu'il avait évoqué, à Daoukro, le 17 septembre 2014, la création d'un parti unifié appelé « Pdci-Rdr ». « Il faut qu'on rende justice à M. Alassane Ouattara concernant cette question. Le parti unifié, ce n'est pas le Rdr qui l'a demandé. C'est bel et bien M. Konan Bédié qui, dans l'appel de Daoukro, a dit qu'il prend Alassane Ouattara comme candidat unique et qu'il va créer un parti unifié appelé Pdci-Rdr. C'est écrit noir sur blanc dans les mémoires de l'appel de Daoukro. Bédié dit qu'il va créer le Pdci-Rdr », a argué Tiburce Koffi.

L'ex-patron de l'Insaac a aussi rappelé le choix de M. Bédié d'offrir un second mandat au président Alassane Ouattara « au nom de la paix ». Pour l'ex-directeur de l'Insaac, cela a aiguisé l’appétit de l'actuel chef de l’État au point de réclamer un 3e mandat « pour la paix ». « C'est le Pdci qui a demandé. C'est Bédié qui a dit qu'il faut donner un second mandat à Ouattara au nom de la paix. Et, dans mon livre, j'ai dit : mais si vous donnez un second mandat à Ouattara pour la paix, il va demander un troisième mandat pour la paix. Aujourd'hui, M. Ouattara parle du troisième mandat au nom de la paix », a analysé Tiburce Koffi.

L'invité de la radio du Pdci-Rda a estimé que le président d'honneur du Rdr s'est laissé surprendre par la fin de ses deux mandats.

Il a durement critiqué le parti unifié : « le parti unifié est un danger pour la démocratie » car « c'est une manière insidieuse de revenir au parti unique ».

Selon Tiburce Koffi, si tout le monde pleure Houphouet-Boigny, cela voudrait dire que les générations actuelles ont échoué. « Revenons tous à Houphouet puisque c'est lui qui avait raison », a émis l'ex-directeur de l'Insaac.