Trente ans après sa disparition Houphouët-Boigny va réconcilier ses héritiers autour d’un prix à Yamoussoukro

L’ancienne chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, recevra, mercredi 8 février 2023, le prix Félix Houphouët-Boigny (FHB) pour la recherche de la paix, une cérémonie organisée par l’UNESCO qui va réunir les trois grands leaders de la politique en Côte d’Ivoire, le président de la République, Alassane Ouattara, et ses prédécesseurs, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, dans la ville natale du premier président, décédé, il y a 30 ans.

C'est un événement très important tant ces trois personnalités cristallisent ensemble les passions des Ivoiriens depuis la disparition du « vieux » en 1993.

Trois décennies durant, leurs formations politiques ont noué et défait des alliances, expérimentant toutes les combinaisons possibles.

La remise du prix Houphouët-Boigny se présente comme la médiation symbolique de leur prédécesseur, le bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, pour tourner définitivement la page de la crise et regarder ensemble vers ce qui unit les Ivoiriens de tous les bords, c’est-à-dire la paix, le vivre ensemble et le développement.

« Le président Houphouët-Boigny nous a quittés, mais, pour ceux qui croient aux forces de l’esprit, il est toujours avec nous. Il est vivant dans nos cœurs, en notre pays bien-aimé par les valeurs fortes qu’il a défendues, par les idées généreuses qu’il a semées toute sa vie durant, par les actions multiples qui en étaient inspirées et qui ont permis les progrès remarquables dans tous les domaines », a affirmé le secrétaire général de la fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, le Pr Jean-Noël Loucou.

C’est cet esprit du père fondateur qui inspire les acteurs politiques clé du pays, notamment en cette année électorale et à deux ans de la présidentielle de 2025 Celle d’octobre 2020 avait endeuillé plusieurs familles, rappelle-t-on.

Parce que le Président FHB a dit « la paix ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement », les Ivoiriens qui ont goûté à la cruauté d’une rébellion armée et aux désastres de la désobéissance civile non maitrisée, entonnent à l’unisson les cantiques de paix.

Ils se donnent les moyens de se détourner des comportements et propos qui n’épousent pas la paix et c’est le sommet qui va donner l’exemple à suivre ce mercredi à Yamoussoukro.