Yaké Evariste charge Blé Goudé: « Il donnait de l’argent aux autres pour tenter de me déstabiliser »

Le présent témoin de l’Accusation dans le procès de Gbagbo et Charles Blé Goudé est Evariste Yaké, un des responsables de la campagne présidentielle de Laurent Gbagbo en 2010. Pour le moins qu’on puisse dire, son témoignage est à charge contre Blé Goudé.

Evariste Yaké qui dit avoir été copté par le docteur Franck Guéi, président départemental de campagne à l’ouest, affirme avoir été saboté par Charles Blé Goudé lors de cette campagne de Laurent Gbagbo. Une situation qui a provoqué une « brouille » dans les relations. « On ne se parlait plus », a affirmé Yaké Evariste.

« Des jeunes du Cojep me sabotaient, ils disaient que je n’étais pas le directeur de campagne. Il y avait par exemple Koué et Gbê Eric. Koué était l’homme à tout faire de monsieur Charles Blé Goudé. Blé Goudé était puissant, il avait beaucoup de moyens. Il disait qu’il était le fils du président, il voyait le président quand il voulait, il avait beaucoup d’argent… Il est le fils du président, toute la Côte d’Ivoire le sait. Il avait de l’argent, une sécurité, ça toute la Côte d’Ivoire le sait. Il voyait le président plus que même mon patron Franck Guéi », a affirmé Yaké Evariste.

Le témoin de Bensouda croit savoir d’où viennent les finances de Blé Goudé. Selon lui, d’après ce qu’il a appris des proches de Blé Goudé notamment Koué, Gbë Eric, Blé Marius et autres, le co-accusé de Laurent Gbagbo était soutenu par des pontes du pouvoir Gbagbo. Il a cité Marcel Gossio, l’ex-DG du Port Autonome d’Abidjan.

Yaké Evariste a également fait savoir que Blé Goudé distribuait l’argent qu’il a reçu pour la campagne présidentielle seulement à ses amis du Cojep. Les jeunes du FPI en étaient privés. Il a raconté une situation où il a dû solliciter le soutien du ministre Bleu Lainé en faveur de Koua Justin et un fédéral du FPI. Selon lui, le ministre lui a remis la somme de 100 mille qu’il a donnée à Koua et son collaborateur parce que les deux responsables du FPI disent n’avoir rien reçu pour faire la campagne.