Cette semaine a été meurtrière pour les migrants en Méditerranée. Selon le Haut Commissariat aux réfugiés, 700 d’entre eux partis des côtes libyennes sont morts dans trois naufrages, d'après les témoignages de survivants.
La présence dans le canal de Sicile de trois missions aéronavales de surveillance et de secours ne suffit pas à éviter les tragédies. En moins d’une semaine, trois naufrages ont eu lieu au large de la Libye, transformant à nouveau la Méditerranée en cimetière. Selon les estimations de l'agence des Nations unies pour les réfugiés, « 700 personnes seraient mortes au large de la Libye au cours des derniers jours ». Parmi elles, une quarantaine d'enfants, victimes du naufrage le plus mortel qui a eu lieu jeudi.
D'après les récits de rescapés, 400 migrants ont perdu la vie. Ils étaient à bord d'un bateau sans moteur, remorqué à l'aide d'une corde par une autre embarcation. Mais dès qu'il a pris l'eau, un passeur a coupé la corde, ce qui l'a fait couler très rapidement. Selon les survivants, 300 personnes étaient enfermées dans la cale. Parallèlement, près de 14 000 migrants ont été secourus en une semaine. Originaires, pour la plupart, du Nigeria, de la Gambie et de la Somalie.
Rome insiste pour qu’un accord soit trouvé entre l’Europe, La Libye et les pays africains, nous rapporte notre correspondante dans la capitale italienne, Anne Le Nir. Selon le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, c’est la seule solution pour freiner drastiquement les trafics d’êtres humains.
Une nouvelle stratégie des passeurs en Libye
Cette nouvelle vague en direction du sud de l’Italie s’explique par les conditions météorologiques plus clémentes et la nouvelle stratégie des passeurs en Libye qui consiste à pousser au départ le plus grand nombre possible de migrants en réduisant leurs tarifs. Les principaux départs ont lieu depuis les plages de Sabratha, à l’ouest de Tripoli, et de Karabouli, à l’est.
Cette dernière est privilégiée en raison des courants, particulièrement favorables en cette période. Encore faut-il pouvoir en sortir. Les récifs, nombreux, exigent des manœuvres complexes. Or les pilotes sont pour la plupart formés au dernier moment par les passeurs qui leur donnent un GPS en leur disant de maintenir le cap sur Lampedusa. Et les bateaux sont souvent inadaptés pour la traversée. Il s’agit pour la plupart de vieux bateaux de pêche en bois ou des canots pneumatiques.
La Méditerranée a ainsi rejeté ces dernières semaines de nombreux cadavres sur les plages de Karabouli, provoquant la peur au sein de la population qui n'est pas habituée à ce genre de scènes. Mais cela n’a pas encore éveillé de prise de conscience de la part des habitants ni des autorités.
source: RFI
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