Quatre-vingt-six pour cent (86%) des décès maternels interviennent dans les établissements publics, selon le ministère de la Santé qui relève que parmi les causes de décès, 45% sont dues à l’hémorragie du post-partum.
Ces données ont été indiquées, ce samedi 11 mai 2024, par le ministre ivoirien de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, à l’occasion de la célébration de la 18ème édition de la Journée internationale des sages-femmes, à Agboville (Sud).
« Déjà, dans la zone du Haut Sassandra (Sud-ouest), pour ceux qui sont situés à 200 Km de Daloa (Ouest) le sang est distribué par des drones, ainsi que les kits et les médicaments, et nous avons l’intention d’étendre ce réseau de drone pour que ça couvre la totalité du périmètre de notre pays », a dit M. Dimba.
Cette année, le thème retenu pour la Journée internationale des sage-femmes est : « Les sages-femmes : une solution vitale pour le climat » avec pour sous-thème : « Contribution de la sage-femme pour une meilleure couverture maladie universelle ».
Selon l’Enquête de Démographie et de Santé (EDS) 2021, le taux de mortalité maternelle en Côte d’Ivoire est passé de 614 décès à 385 décès pour 100.000 naissances vivantes. Pour Pierre Dimba, « malgré ces performances que nous saluons, beaucoup reste encore à faire ».
L’OMS note qu’entre 2000 et 2017, la mortalité maternelle et néonatale a diminué de 40% dans la Région africaine, en grande partie grâce à la détermination des sage-femmes qui œuvrent de concert avec d’autres professionnels de santé.
« Nous allons travailler pour rendre effectives les mesures à prendre pour les réformes hospitalières », car « le système de santé de notre pays sera définitivement réconcilié avec la population lorsque la qualité des soins sera au rendez-vous », a-t-il déclaré M. Dimba.
« Les derniers obstacles à franchir pour l’atteinte de nos objectifs de réduction du taux de mortalité maternelle sont rudes et exigent de tous un engagement sans faille. Vous devez, vous les sage-femmes, être les porte-flambeau de cette ambition », a-t-il lancé.
Mohamed Ould Ahmedad, le représentant de la représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Côte d’Ivoire, a salué « l’engagement et les efforts considérables du gouvernement de Côte d’Ivoire dans la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale ».
Il a relevé la construction et la réhabilitation des infrastructures de santé telles que le CHU de Cocody, le CHU de Yopougon et celui de Treichville, basés à Abidjan, pour le renforcement des plateaux techniques des établissements sanitaires.
Le représentant de l’UNFPA s’est également félicité de la création des dix pôles régionaux d’excellence et la mise en place d’un réseau national de 221 structures capables d’offrir des Soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU).
Grâce à ces efforts, le ratio médecin/population est passé, en Côte d’Ivoire, de 1 médecin pour 10.000 habitants en 2011 à 1 médecin pour 6.722 habitants en 2022. Le pays est passé de 1 sage-femme pour 3.000 femmes en âge de procréer en 2011 à 1 sage-femme pour 1.104 femmes en âge de procréer en 2022.
L’UNFPA a mobilisé des ressources pour renforcer les compétences de 201 étudiantes sages-femmes de la première promotion de l’école d’Agboville à la technique « Helping mothers and baby survive » pour la prise en charge des hémorragies du post-partum immédiat et la prise en charge des détresses respiratoires du nouveau-né.
« Nous prenons l’engagement d’établir un véritable partenariat avec la population pour renouer la confiance, et de nous impliquer dans les actions du système de santé ivoirien afin d’améliorer les indicateurs du couple mère/enfant dans l’objectif de réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile », a assuré Mme Awa Diallo, présidente de l’Association des sages-femmes ivoiriennes (ASFI).
Malgré leur importance capitale, les sages-femmes font face à une pénurie mondiale alarmante. Selon la situation de la pratique des sages-femmes dans le monde en 2021, il manque près de 900.000 sage-femmes pour atteindre les objectifs mondiaux de santé maternelle et infantile d’ici 2030.
En Côte d’Ivoire, la répartition des sages-femmes est inégale à travers le pays, avec une concentration dans les zones urbaines et un manque criant dans les zones rurales. Cette disparité géographique limite l’accès aux soins maternels et néonataux.
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