Le weekend Pascal a été plus que mouvementé pour les habitants de la ville de Bouna. Des milliers de déplacés, une vingtaine de morts, des villages entièrement rasés. Le récit d’un conflit multiforme
LE CONTEXTE CULTUREL
La ville de Bouna est composée de trois grands groupes ethniques :
D’abord les Koulango. Propriétaires terriens et culturels, détenteurs exclusifs de la royauté. Ensuite vient le grand Groupe Malinké constitué des KAMARA (allié des koulangos), des Cissé ayant la charge de l'imama confié par Les KAMARA, les kaldjoula etc) et enfin le troisième groupe, les Lobis. Ces trois groupes et leurs systèmes d’alliance multiformes ont toujours veillé au règlement pacifique des différends.
LA SOURCE DU CONFLIT
Depuis un peu plus d’un mois, les populations Lobi se plaignait des éleveurs peulhs dont le bétail saccageait les plantations. Ces « petites » altercations ont soudainement pris une tournure menant au meurtre des peulhs dans les villages et campements environnant la zone urbaine de la ville de Bouna. Les tentatives de médiation menées par le Roi et le préfet allaient bon train jusqu’à l’éclosion d’une milice se présentant comme Dozo Lobis.
L’ESCALADE DE LA VIOLENCE
C'est le début de l'escalade de la violence. Les peulhs impuissants face à ce groupe armé, fuient les campagnes saccagés pour la plupart et trouvent refuge en zone urbaine où ils sont poursuivis. Cette milice menée par un certain Jean-Marie y fera contre toute attente des morts parmi les jeunes koulango partis en médiation comme le prévoit la coutume.
Dans la nuit de vendredi à samedi, elle ira jusqu’à bruler le grand marché de Bouna où s'était réfugié des peulhs. Après des échanges de tirs avec les l’armée, les miliciens dozos quittent la ville et se retranchent dans la brousse non sans avoir causé d’énormes dégâts.
Des morts dans la population et même dans le rang de l’armée, plusieurs milliers de déplacés venu des campements et villages répartis dans le camp ONUCI et dans la cour du Roi ou chez des personnes de bonne volonté...
UNE URGENCE SANITAIRE
Au-delà, c'est une véritable urgence sanitaire à savoir une morgue vétuste n'ayant pas pu accueillir tous les corps qui par conséquent sont un risque pour la population en terme d'hygiène. Un corps médical insuffisant car besoin de plus de ressource spécifiquement en chirurgie pour les blessés par balle et aussi un besoin en ambulances pour gagner les zones aujourd'hui couper du reste du département du fait des affrontements. Les blessés et les morts ne sont pas encore chiffrés avec certitudes mais le bilan estimatif fait état de plus de 17 morts et de près de 3000 deplacés.
UN MALAISE PLUS PROFOND
Cette crise a donné l'opportunité à des revendications autres que la crise éleveurs-agriculteurs, notamment l'expression de la part de CERTAINS Lobis d'une lassitude d'être marginalisé selon eux sachant que tous les haut-cadre de premier plan sont majoritairement Lobi. Un paradoxe quand on sait que les peuples Lobi, Koulango et Malinké se sont liés au fils des siècles par des liens de sang comme le mariage.
DES QUESTIONS URGENTES
Après l’intervention énergique de l’armée et des autorités administratives, l'urgence est à l'apaisement et au dialogue. Il existe cependant interrogations. Comment de certains paysans passent des fusils traditionnels de chasse à des armes de guerre neuves de type Kalachnikov au point de resister à l'armée nationale? D’oû proviennent ces armes et qui les a financés. Suite également à la déclaration du chef Lobi sur les antennes de la RTI affirmant qu'un ordre de sa part pouvait faire cesser les tueries, nous sommes en droit de nous demander pourquoi cet ordre n’a pas été donné plus tôt et pourquoi il tarde encore aujourd’hui. A lumière de toute cette violence, espérons que force reviendra à la loi.Le weekend Pascal a été plus que mouvementé pour les habitants de la ville de Bouna. Des milliers de déplacés, une vingtaine de morts, des villages entièrement rasés. Le récit d’un conflit multiforme
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2016 (21:03 PM) Ça vous plais de couper du récit des fais pour mieux falsifier la réalité.C'est pitoyable!
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