Le vaginisme est un processus psychophysiologique complexe qui empêche toute pénétration vaginale. L'acte sexuel est ainsi impossible, le pénis ne pouvant entrer sans occasionner de vives douleurs. Les organes génitaux sont normaux mais, à chaque tentative de pénétration, l'orifice vaginal se referme : il y a une contraction (spasme) involontaire des muscles péri-vaginaux. "Le vaginisme est à l'intromission du pénis ce qu'est le clignement de l'œil à la pénétration du moucheron", disait Kroger. Cette comparaison souligne le caractère involontaire de la constriction.
L'examen gynécologique est parfois difficile, voire impossible, même pour l'examen des organes génitaux externes. Les jambes se resserrent à toute approche. Il est malgré tout important car il permet d'établir le diagnostic et de confirmer qu'il n'y a pas d'anomalie des organes génitaux.
Ce qui se joue dans l'apparition du vaginisme
Selon la psychologue clinicienne et sexologue Heidi Beroud, des causes psychologiques s'associent à des facteurs physiques : la peur, voire la phobie de la pénétration, déclenche la contraction réflexe, involontaire, des muscles périnéaux. D'où la sensation réelle que le vagin « se mure ». Un traumatisme sexuel n'en est pas forcément l'origine. Ainsi, une éducation rigide peut entraîner une peur de la sexualité.
Il peut aussi s'agir d'un refus de grandir, de devenir une femme, d'une peur liée à la méconnaissance de son sexe, ou encore d'une manière de se protéger contre une intrusion psychologique récurrente. C'est le cas, par exemple, lorsqu'un parent envahissant exerce une emprise morale.
Les clés pour guérir
Surtout, ne pas se taire, ni avoir honte. Plus on traite tôt le vaginisme, mieux c'est, car cela évite au corps d'intégrer ce réflexe et que les femmes se crispent de plus en plus. Une prise en charge précoce, combinant psychosexothérapie et kinésithérapie spécialisée (relaxation périnéale, massages...) permet de leur montrer qu'elles peuvent déjouer ce mécanisme involontaire, et donc de les rassurer assez vite. Le travail psychologique vise à cerner la signification de ce symptôme, car il en a forcément une.
Il est préférable d'intégrer le partenaire à la thérapie si l'on est en couple, même s'il n'y a pas de troubles fonctionnels de l'érection ou de l'éjaculation. L'homme est inévitablement touché en voyant sa partenaire éprouver de la terreur ou de la souffrance. Par ailleurs, il faut pouvoir évaluer si, à son tour, lui-même ne développe pas une peur de pénétrer, ce qui est souvent le cas. Cela permet d'aider au mieux le couple. Il ne faut pas que les femmes prennent tout sur leurs épaules. Le partenaire peut les aider à avancer et à guérir.
Avec topsante.com / Doctissimo.fr
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